Christchurch

Nous voici à Christchurch, qui nous paraît immense après 4 semaines dans le « vide » kiwi. La ville, qui possède une belle histoire architecturale, a souffert des tremblements de terre de 2010 et 2011. Une balade propose de visiter les sites laissés béants et occupés depuis par une série d’initiatives urbaines basées sur le temporaire et l’informel parfois.

Quelques structures pour des abris temporaires et des stands autour

Un petit coin vert

Certaines plaies sont par contre un peu moins cicatrisées, y compris la cathédrale dont le débat est vif quant à sa reconstruction ou démolition, et la ville semble par endroit en plein chantier.

Ce qu’il reste de la cathédrale

Encore utile

Un peu moins

Quelques nouvelles réalisations émergent

Par contre, il y a d’intéressantes conséquences des tremblements de terre, avec la cathédrale temporaire, signée Shigeru Ban, faite de rouleaux de carton (visiblement plastifiés ou un truc du genre) et magnifique, un mémorial aux 185 morts de 2011 sous forme d’autant de chaises peintes en blanc pour penser à ceux qui nous ont été chers ou un centre commercial en containers!

Un livre ouvert

Fait de tubes en carton

Posés sur des containers

Une chaise pour Maïse

Et une pour l’abuelita

Réalisation alternatif-chic

Il y a aussi de l’art dans les musées et dans les rues…

Au milieu d’un chantier

Un parking sexy

Retour à l’école dans le hall du Te Puna

Un Jealous Saboteur de Francis Upritchard

Finalement, nous passerons aussi presque 2 demi-journées dans la bibliothèque municipale car, ayant trop profité du pays, nous n’avons rien préparé pour l’Australie et devons trouver un campervan, acheter nos vols de retour, Neus doit s’informer sur le Wwoofing au Japon, etc. (ah, le travail nous poursuit même en voyage…). Ce sera un peu stressant par moment, mais nous voilà à la fin de notre séjour kiwi, et le fait d’acheter nos vols de retour nous rappelle à la réalité: le voyage a une fin et elle s’approche 🙁

L’un des derniers repas…

Une nuit au port de Lyttleton

Nous avons finalement retenu l’extrême gentillesse des Kiwis, les traditions et mythes touchants des Maoris, la cohabitation plutôt réussie entre colons et colonisés, des paysages incroyables, variés et résolument différents de ce que l’on connaît (principalement au nord, le sud étant plus européen). Bref, on y reviendra peut-être, même si c’est un peu loin…

Phnom Penh

Nous voici dans la capitale. Retour au cauchemar urbain du sud-est asiatique, à tel point que nous descendrons du bus avant l’heure pour faire le dernier bout à pied, ça va plus vite et il fait moins chaud.

On pose nos affaires à l’hôtel et je me rends seul à S-21, Neus étant moyennement bien. Et voilà l’histoire la moins reluisante des Khmers, très bien mise en valeur – en horreur plutôt – au travers de la simple architecture, des quelques meubles restant, de photos trouvées dans les archives non détruites et d’un audio-guide très bien fait. La visite au casque donne de plus une sérénité supplémentaire, puisque tout le monde est silencienx.

Il n’en reste pas moins un goût amer tant l’obsénité humaine est infinie! 12’000 à 20’000 personnes ont été torturées pour des aveux absurdes avant d’être exterminées par des gamins de 13 à 20 ans (c’est plus docile et ça cogne fort). Le tout pour une utopique révolution et avec le soutien des Occidentaux. Une petite expo de quelques panneaux retrace d’ailleurs les remords d’un diplomate suédois dupé par Pol Pot et ayant probablement influencé fortement l’opinion publique et politique européenne, ayant mis en doute les paroles des réfugiés.

Les cellules individuelles

Le grillage installé pour empêcher les suicides…

Les « portes » pour surveiller les cellules

Et, au départ, une charmante cours d’école

Le lendemain, Neus se sent mieux et va à son tour visiter S-21 pendant que je tente de m’en sortir avec la location du camping car pour la Nouvelle-Zélande. Je profiterai aussi pour avancer un tout petit peu le blog ;-).

Et nous voici à la fin de notre périple sud-asiatique, ne restant plus que Singapour, ville développée à mi-chemin entre Asie et Occident.

Kampot

Nous prenons donc le bateau sur l’île de Koh Rong Sanloem, puis un van jusqu’à Kampot, capitale du poivre et des marais salants. La gérante du Huba-Huba nous a recommandé un hôtel avec de chouettes bungalows un peu au nord de la ville. Nous prenons donc un tuk-tuk pour nous y rendre. L’endroit est effectivement charmant, bien que très simple, avec un WC/douche au niveau du sol et la chambre construite en bois à l’étage.

Après une douche, d’eau douce tant attendue, on traîne un peu sur la terrasse du restaurant, on loue une moto pour pouvoir naviguer dans la région et nous rendons en fin d’après-midi dans un restaurant recommandé par notre guide et par le Huba-Huba. Le Greenhouse est plus haut sur la rivière et bénéficie d’une terrasse avec vue splendide sur les montagnes alentours. En plus, la météo mitigée nous offre un ciel très beau aussi. Et surtout, la bouffe est excellente, tout au poivre bien évidemment – du plat au dessert en passant par les boissons!

La terrasse du Greenhouse et le cocktail gingembre, lime et poivre vert…

Le lendemain, nous allons direction Kep, entrevoyons quelques annonces pour des plantations de poivre et des marais salants et commençons notre journée par un tour dans le parc national de Kep. Bien qu’il ne recelle pas de curiosité particulière, c’est un énorme plaisir que de marcher tranquillement sur un chemin balisé dans la forêt.

Ça ferait une bonne saucisse, il mesure bien 4cm de diamètre

Le figuier géant du parc national

Nous terminons la boucle vers midi et nous rendons au marché pour manger la spécialité de Kep: le crâbe au poivre de Kampot. Une Allemande nous éclaire toutefois sur la marche à suivre. Il faut en réalité acheter son crâbe vivant sur le quai pour 3$ les 500g, le donner à un cuisinier qui les coupe en deux encore vivants et les prépare pour 1.5$ et finalement acheter le riz un peu plus loin pour 0.25$… C’est marrant de refaire des « courses » et le résultat est effectivement tendre et délicieux!

La dernière minute du crabe de Kep

Le futur environnement du crabe… dans la casserolle

On quitte finalement le marché sous un horizon bien menaçant et préférons donc rentrer avant que le déluge n’arrive. Sauf qu’il arrive trop tôt, mais juste à côté de nous 😉 nous sommes donc épargnés et nous rendons dans l’un des marais salants, malheureusement déjà « récolté » et il ne reste donc que des bassins d’eau brune. Mais les stocks qui débordent sont drôles à voir.

Un champs de sel

Le grenier à sel, un peu trop plein

L’ensemble à perte de vue

Finalement retour sur Kampot, où nous prendrons le pire souper de notre voyage dans un resto chinois bien noté – par des gens qui n’ont jamais mangé en Chine visiblement. Le lendemain, un peu de farniente again (on s’y habitue vite), et repas au Greenhouse à nouveau, c’est trop bon!

Un mur d’eau s’avance devant la terrasse…

Finalement on achète notre billet pour Phnom Penh pour le lendemain.

Koh Rong Sanloem

Nous prenons le bateau à Sihanoukville pour Koh Rong Sanloem, l’île que nous avons choisie. On dit que c’est l’une des plus tranquilles. Nous voulons aussi aller sur la plage ouest (Sunset beach), qui n’est quasi pas accessible en bateau. Une fois arrivés sur l’île, nous marchons donc 45 minutes à travers la jungle (avec les bagages) pour arriver à l’hôtel.

L’arrivée est à la hauteur

Nous logeons au Huba-Huba qui propose des prix abordables et un staff de volontaires étrangers très sympas. Nous passons 3 jours à la plage, faisant du snorkeling, nous promenant sur le sable, lisant, parlant avec les gens… bien tranquilles, quoi!

On doit bien l’avouer, le premier jour, après avoir poser nos bagages, nous faisons une heure de snorkel et nos dos blancs et immaculés prennent une couleur rouge crevette au top. Nous passerons donc le reste des jours en T-Shirt et à l’abri à l’ombre.

Premier plongeon

Plein de poissons à voir

Elle est dure, la vie…

Belle brasse 😉

Le snorkeling en T-Shirt…

Pas toujours très coloré…

Le paysage est magnifique. Eau turquoise cristalline, petits poissons, plancton fluorescent la nuit, hamacs… idyllique! Mais nous n’avons pas d’eau douce pour nous doucher >.< et quand tu as le dos cramé, l'eau salée n'aide pas beaucoup... Durant la nuit, il tombe des pluies diluviennes et des souris tentent d'entrer dans notre tente où il n'entre pas un pet d'air... on transpire!! [caption id="attachment_364" align="alignnone" width="818"] La terrasse du Huba-Huba[/caption]

Petite promenade sur la plage avec ce qu’il reste du ponton

Rêvant de nuits fraîches et d’eau douce, nous reprenons le chemin de la jungle pour nous rendre à Kampot, une région où l’on cultive le poivre et où l’on mange du crabe!

Don Khon (4’000 îles)

Bon, on doit l’avouer: c’est la crise! On la voyait pointer, mais là, elle est bien là. Cela fait maintenant plus de 2 mois que nous sommes en route, nous ne nous sommes posés que très relativement à Luang Prabang et, surtout moi, je commence à en avoir sec du « que fait-on », « que va-t-on voir aujourd’hui »… J’ai l’impression d’avoir vu plein de choses, mais à quoi bon, une cascade de plus, une montagne de plus, une grotte de plus, qu’est-ce que ça m’apporte? Les échanges avec les locaux, ça se limite au 10’000 kips par-ci, par-là et les rapports désintéressés sont très limités. Bref, y’en a marre!

Et il aura fallu attendre la fin de la boucle des Bolavens et quelques engueulades pour que le raz-le-bol se transmette à Neus, et nous arrivons à la conclusion que ce qu’il nous manque, c’est un peu de culture, une ville, du farniente, ou quelque chose qui nous sorte de cette quête continue de nature à défaut de trouver des gens (pas qu’ils n’existent pas, mais il faut dire que les conversations en thaï, myanmar et lao sont courtes et simples). Les quelques cafés sympas de Paksé, que nous avons beaucoup appréciés, nous ont aussi ouvert les yeux sur le manque de distance que nous avions par rapport à notre propre voyage.

Donc 2 options majeures s’offrent à nous: baster sur le sud-est asiatique et passer directement à Singapour et la Nouvelle-Zélande (on rêve de musées, de grande ville et d’anglophones) ou se poser suffisamment longtemps pour rien foutre le temps de recharger les batteries avant le Cambodge. Et voici que le hasard fait bien les choses: la prochaine destination logique est justement destinée aux fatigués du voyage comme nous… 4’000 îles, dont 3 accessibles aux touristes, où le farniente nous est promis. On se donne donc quelques jours pour la réflexion…

On prend donc un bus pour Naka Sang, puis un bateau pour Don Khon, l’île la plus tranquille, redoutant un relent de Vang Vieng sur Don Det, juste en face.

On embarque à Naka Sang

On arrive en début d’après-midi et prenons nos quartiers dans un bungalow surplombant la rivière, avec hamac sur la coursive s’il-vous-plaît. S’ensuit le début du renouveau, car le plus grand effort, après se lever le matin, est de savoir si on veut rien faire dans le hamac au dessus du fleuve, ou rien faire en sirotant une glace dans le bar à 50m… Quand l’ennui nous gagne tout de même, on s’autorise à ouvrir un livre ou à rédiger ces lignes 😉

Bon, j’avoue, c’est dur… il faut bouger le genou pour se balancer

Et la vue n’est pas dégueu…

On alternera aussi 2 restaurants, l’un tenu par un Chinois passionné (il nous raconte toute l’énergie qu’il met dans sa cuisine) et solitaire (1h30 pour deux plats, 1h pour les desserts quand nous sommes seuls), et l’autre tenu par un couple Franco-Lao qui relève bien le niveau… et le prix. Mais nous décidons que nos batteries et nos papilles méritent bien un peu de luxe ;-).

Nous resterons au total 3 jours à rien faire, bien que l’engourdissement de nos jambes nous pousse à faire, de bonne heure pour échapper à la chaleur, le tour de Don Khon en vélo le premier jour…

Ça ne se voit pas, mais on transpire déjà, il n’est pas 10h

Quelques ponts ingénieux mais un peu souples

… le tour de Don Det à pied le deuxième…

Le Mékong se précipite entre Don Det et Don Khon

Le pont de l’ancien train français

 

… puis rien, mais vraiment rien, le troisième jour. Sauf peut-être le plus important: prendre la décision de continuer en direction du Cambodge le lendemain!