Woofing à Kirishima 2

L’aventure continue au café Cockapoo. Nous faisons chaque jour quelque chose de différent: nous allons à la rivière, à l’onsen, souper avec les amis de Kayo et les enfants… C’est non stop!

Kawa ni let’s go!

Casa la Gochin

La deuxième semaine, Nagisa n’est plus là, et en plus il n’arrête pas de pleuvoir. Nous sommes en pleine saison des pluies! Malgré cela, j’ai un jour de congé que je passe en allant visiter un cascade de la région. J’enfile mes pantalons et ma veste imperméables et direction la cascade!

Dia fantàstic per visitar una cascada…

La visite est courte et ils viennent rapidement me chercher pour aller dîner ensemble et prendre un café avec les amies de Kayo. J’ai déjà l’impression de faire partie de la famille.

Chicken Namba, especialitat local

Fent el cafè amb les amigues de la Kayo

Le restant des jours, je cuisine pour Kayo et je l’aide au café. Ils me donnent encore un jour de congé dont je profite pour visiter Aoshima à Miyazaki.

La Kayo i jo a la cuina del café Cockapoo

Els agrada el pa suís que faig 😛

Les estries rocoses d’Aoshima en marea baixa

Les matins il pleut, mais le ciel se dégage l’après-midi et je sors faire un tour dans le village.

Els camps de tè

Els camps d’arròs

Bosc de bambú

Comme il a fait tellement vilain, je décide de prolonger de quelques jours mon séjour pour pouvoir me rendre à Kirishima. La météo n’est pas incroyable, mais au moins il ne pleut pas. Le matin, je vais voir le frère de Kayo faire des nouilles soba. A la fin de la visite, il me laisse en couper quelques-uns et ils me les servent pour le dîner. Best soba ever!!

L’après-midi, je fais une excursion à l’île du brouillard (Kirishima).

La vegetació al peu de la muntanya

El crater del volcà… o això crec 😛

Quin vent que fa al cim!

MacDonnell Ranges

Après un passage éclair par Alice Springs (on y reviendra), on s’engage dans la vallée à l’ouest, nous arrêtant ici et là, surtout pour des gorges qui pénètrent perpendiculairement les chaînes de montagnes.

Au premier arrêt, au Simpsons Gap, nous sommes invités par une ranger à une balade guidée gratuite d’une demi-heure sur la faune et la flore locales. On y apprend les liens entre oiseaux et plantes pour leur survie mutuelle dans un milieu hostile et l’usage que les Aborigènes ont des différents produits de la nature. On y voit aussi des wallabies des rochers, réintroduits dans la zone assez récemment.

Simpsons Gap

Un wallaby des rochers

Standley Chasm

Contraste saisissant entre la roche des parois et le lit de la rivière

Ellery Creek, seule gouille dans laquelle il est autorisé de se baigner

Le lendemain, on visite les Ochre Pits et on fait une marche à Ormiston, entre bush, rivière asséchée et source d’eau permanente.

L’ocre ne peut être récolté que par les hommes aborigènes adultes

Derrière les Ochre Pits, un paysage tout en douceur

Ormiston plage

Le chemin s’enfile dans la gorge

Il y a bien de l’eau, mais les poissons ont le ventre à l’air… Rude la vie dans le désert

Watarrka

Nous continuons notre découverte du Red Center avec le Kings Canyon, appelé Watarrka. C’est une marche dans la vallée puis sur la crête d’un canyon impressionnant, dominé par de petites collines rocheuses formées par l’érosion de fissures dans le sol. On y trouve aussi un jardin d’Eden, sorte d’oasis nichée dans une large fissure.

On sillonne dans les fissures entre les collines

On reste à une certaine distance du bord…

Le jardin d’Eden

Le pigeon australien, avec antenne wifi pour la communication

Des falaises tantôt en relief, tantôt comme coupées à la scie

Seule ombre de la marche

Nous nous remettons en route en fin de journée pour nous rapprocher d’Alice Springs, notre destination finale.

Uluru et Kata Tjuta

Nous voici au centre géographique et spirituel de l’Australie, à ce que l’on dit. On comprend en tout cas pourquoi il s’appelle Red Center! Après une journée de route, on se renseigne pour le lendemain et décidons de faire la Mala Walk, une marche guidée par des rangers du parc national.

La route vers Uluru

Rouge de rouge

Uluru est tout simplement impressionnant, car non seulement c’est une montagne rouge de près de 400m de haut au milieu d’une plaine infinie, mais parce qu’il s’agit d’un rocher unique, un énorme caillou, lissé par le temps et exempt de végétation.

Une égyptienne à la rencontre d’Uluru…

Un truc incroyable, c’est trop beau!

Nous sommes à 10h au lieu de rendez-vous et, en introduction, le ranger caucasien accompagné de 2 Aborigènes, nous explique l’histoire politique d’Uluru, appelé Ayers Rock par les colons et rétrocédé aux Anangu en 1985 à la condition qu’un parc national y soit établi et géré conjointement par l’Australie et les Aborigènes.

Nous sommes ensuite instruits sur la signification de ce rocher pour les Aborigènes, et le guide fait délicatement part à l’assemblée du peu d’égard des Australiens et des touristes durant bien trop longtemps quant à la dimension sacrée de ce rocher (c’est une offense d’y grimper, pourtant le chemin est toujours ouvert).

Il nous incite aussi à appréhender la culture et les traditions aborigènes autrement que comme de jolies histoires ou des mythes sur la morale. Le ranger donne de très bonne comparaison avec notre éducation, nous incitant à voir certaines histoires comme un outil pour s’orienter dans le territoire (trouver les points d’eau, les repères dans le paysage) comme la géographie chez nous ou la présence passée d’un peuple à un endroit, comme l’histoire chez nous.

Les femmes peuvent s’essayer au transport de fret traditionnel

A la fin de la marche, l’Aborigène le plus âgé clos la visite par un discours qui se veut encourageant pour la réconciliation entre colons et colonisés, même si une phrase prononcée par le ranger en introduction nous reste un peu en travers: il demande aux non-Australiens de ne pas les juger car « ils ne pouvaient pas savoir ce qu’il ne savaient pas », genre « désolé, ce n’est pas notre faute si on vous a massacré et exclu de votre propre territoire ». Un peu maigre comme prise de conscience et excuse à notre sens. Mais les choses progressent malgré tout.

Nous faisons ensuite la marche autour d’Uluru, l’esprit passablement occupé par notre embarra vis-à-vis de ce que nous avons appris, partagés entre fascination, doutes, pitié et rancoeurs. On succombera toutefois au coucher du soleil 😉

On garde le sourire quand même

Pas étonnant que les Aborigènes y vouent un respect immense

Le lendemain, on se rend à Kata Tjuta, un autre site sacré à proximité, pour une randonnée dans la Valley of the Wind, un paysage dont les formes et le nom nous évoque Naushika, film d’animation de Miyazaki. A-t-il séjourné ici pour le réaliser? Peut-être.

Kata Tjuta, ou 36 petits Uluru

Le soleil est un peu fort

Une belle randonnée à dos de caillou 😉

En fin de journée, on se rapproche de Watarrka pour la visite du lendemain.

Flinders Ranges

Un léger raz-le-bol s’installe et on ne sait pas trop comment en sortir, sinon en continuant vers de nouveaux horizons. On se réjouit de l’Outback, de ses décors grandioses et de sa relative chaleur surtout!

On fait une halte au Mont Remarkable pour une petite randonnée. Il s’avère que c’est le paradis du mountain bike, et on s’adapte: petite virée en vélo, bien que nous ne soyons pas vraiment experts de ce type de cyclisme. Mais je vais bien aimé et Neus… suivra pour me faire plaisir, mais on peut pas dire qu’elle s’impatiente de refaire 😉

Ça grimpe…

Et ça redescend… Lausanne au naturel, quoi!

On continue ensuite vers les Flinders Ranges, laissant sur la route la visite des innombrables repères altimétriques érigés en monuments historiques (il faut dire que les Australiens ont un rapport particulier à l’histoire…). Le décors change radicalement, devenu une sorte de steppe aride. Les températures évoluent aussi, avec des journées tièdes, mais des nuits glaciales (elles sont sèches, donc plus supportables qu’au Victoria).

Ça commence à être grandiose!

On visite tout de même Quorn et dormons sur une aire de repos le long de la route, où nous rencontrons enfin un peu de monde, des Australiens du sud en quête de chaleur aussi 😉

Le lendemain, on arrive finalement à Wilpena et faisons une petite randonnée jusqu’à un point d’observation sur une plaine ressemblant à un cratère. On découvre sur le chemin la vie des premiers colons, éleveurs puis agriculteurs, dans cet endroit propice, puisque relativement humide, mais hostile en même temps, car fragile.

La plaine, à la végétation plus exubérante, fut une exploitation agricole durant le XIX et début du XXème siècle. Il s’agit accessoirement d’un site sacré pour les Aborigènes

Sur le retour, nous visitons un canyon peint par les Aborigènes, un ancien village d’éleveurs de mouton en ruine et referons une halte à Quorn pour une lessive.

Sacred Canyon

Quelques traces aborigènes

Un ancien village d’éleveurs

Quorn, entre lessive et café sympa

Ce début d’Outback nous recharge les batteries et nous remet le goût du voyage à la bouche. On se réjouit de poursuivre vers le nord, vers des paysages différents, un peu plus chauds et où commence à percer une vague notion d’histoire autour de la rencontre entre colons et colonisés.