Fukuoka et Dazaifu

Avant d’aller à Fukuoka, je voulais aller à Yakushima ou Aso. Mais l’accès difficile en transport public m’y fait renoncer. Ce sera pour la prochaine fois. Surtout Yakushima, qui est l’île du Japon où il pleut le plus (il y pleut presque chaque jour) et on dit que la forêt de cèdres a inspiré Hayao Miyazaki pour le film de la Princesse Mononoke.

Je prends donc un bus Highway de Kagoshima à Fukuoka. La ville de Fukuoka n’a rien de particulier, mais j’ai la chance d’y arriver en plein matsuri. Les rues sont pleines de gens qui regardent les temples décorés comme s’ils furent des falles valencianes (note du traducteur: fête à Valence, voir ici pour plus d’infos) et des groupes d’hommes défilent en fundoshi (cache-sexe) en criant wasshoi wasshoi!

Temple Kushida de fukuoka

Mais plus que Fukuoka, j’ai trouvé la ville voisine de Dazaifu très jolie. J’y suis allée très tôt avant de prendre l’avion, car on m’a dit qu’il fallait 40 minutes pour y arriver. Mais j’ai surestimé le réseau de trains et métros japonais… après avoir tourné en rond, j’arrive à Dazaifu en 1h30. Heureusement il est encore tôt et les rues sont vides. Sur la rue principale, tout est fermé à l’exception du Starbucks, dessiné par l’architecte Kengo Kuma. Visite obligatoire! Après mon machalatte de rigueur, je continue vers le temps shintoïste Tenmangu.

Starbucks de Kengo Kuma

Le temple est très beau, avec des jardins et des ponts très bien entretenus. En fait, ça donne très envie de s’y promener!

Je me promène et m’approche du musée national de Kyushu. Je n’ai pas le temps de le visiter, mais je me contente de voir le bâtiment de l’extérieur, entouré par la forêt.

Museu nacional de kyushuu

Sur le retour à la gare, je fais une visite rapide des jardins zen du temple bouddhiste de Komyozen-ji (le temple lui-même est fermé).

Et c’est un peu triste que je quitte l’île de Kyushu pour retourner à Tokyo et à mon deuxième wwoofing dans la région de Tochigi.

Siem Reap et Angkor Wat

Nous arrivons à Siem Reap en milieu d’après-midi, fatigués, sous un soleil de plomb. Nous traversons la horde de tuk-tuk en descendant du bus (nous nous sommes habitués rapidement à tant de tuk-tuk qui nous accostent et nous le prenons avec le sourire) et nous marchons jusqu’à l’hôtel. Nous arrivons exténués par la chaleur et par notre séjour à Banlung où nous avons vécu un moment fort, mais n’avons pas tant dormi.

Nous passons ce qu’il nous reste d’après-midi dans un café très sympa à proximité de l’hôtel et nous préparons la visite des temples d’Angkor du lendemain. Nous sommes un peu verts, car nous devons nous lever très tôt pour profiter de la chaleur du matin. Pour changer un peu, nous décidons de faire la visite sur un tandem (vélo à 2 personnes), mais renonçons au lever du soleil, car nous devons dormir un minimum.

A 6h30 du matin nous sommes déjà sur notre tandem! Nous avons bien fait de renoncer à la photo d’Angkor Wat à l’aube, le ciel étant nuageux (olé olé!!). En plus, nous aurons un jour moins chaud et parfait pour le vélo (olé olé again!!). Notre objectif du jour est de visiter les temples du circuit principal, qu’ils appellent petit circuit.

Le premier arrêt nous permet d’acheter les billets pour le parc national (37$ par personne O_O). Il n’y a pas de queue et tout va très vite: ils font une photo, impriment les billets et voilà – prêts à pédaler! Il faut aussi dire que tout les locaux que nous croisons nous regardent comme s’ils n’avaient jamais vu de tandem et rigolent. Même les conducteurs de tuk-tuk nous font des commentaires :P.

Premier arrêt: Angkor Wat. Il paraît que c’est le plus beau temple, symbole du Cambodge et tout… mais on reste sur notre faim. Mathieu est peu de mauvaise parce qu’il manque de sommeil et qu’il est déçu de la rénovation des temples.

Angkor Wat

Nous ne restons pas longtemps et allons à la prochaine destination: Ta Phrom, le temple où ont été tournées des scènes du film Tom Raider. Bon, en chemin, nous nous arrêtons à d’autres temples plus petits qui nous plaisent davantage (à moi, parce que Math trouve tout nul).

Sur notre beau tandem

Ta Phrom, les fromagers (l’arbre) disloquent les ruines

Porte de la Victoire

Nous passons tout le matin et une bonne partie de l’après-midi visitant les ruines des temples. Peu avant midi, Mathieu retrouve une meilleure humeur et commence à profiter de la visite.

Baphuon

Baphuon, pas tout à fait adapté à mon gabarit

Bayon, le temple aux multiples visages

Nous visitons le site jusqu’à 15h et retournons à Siem Reap à la force de nos mollets.

Le lendemain, nous le consacrons à préparer la suite du voyage. Nous profitons aussi des restaurants et cafés sympas de la ville, faisons un lessive et achetons les billets du bus de nuit pour aller à Sihanoukville, d’où sortent les bateaux pour les îles.

Comme nous avons encore un jour de plus dans cette ville, nous décidons d’aller au Musée national d’Angkor Wat, espérant approfondir notre connaissance des temples et de la culture khmers. Et bien non, grande déception, le musée ne vaut pas la peine. Peut-être est-ce mieux avec un audio-guide, mais les panneaux explicatifs ne sont ni clairs ni vraiment intéressants. Une visite ennuyante et longue. Nous rentrons à l’hôtel et attendons le bus-hôtel, dans lequel nous ferons le voyage couchés dans des lits 😀

Vientiane

Quand nous étions à Vang Vieng, Mathieu est tombé malade (refroidissement). Après toute une matinée dans un bus local, il décide de rester se reposer à l’hôtel. Je sors faire un tour en ville en direction du marché.

Je me promène dans les rues, tranquilles bien que nous soyons dans la capitale. Je passe par le That Dam (stupa noir) et le Wat Sisaket.

Le Wat Ho Phra Kéo Museum

Une maison coloniale

That Dam (stupa noir)

Les marchés Morning market et Khua Din market sont grands et pleins de choses. Mais comme c’est l’après-midi, la moitié des stands sont déjà fermés.

Khua Din market

Je fais un tour et retourne en direction du centre, pour voir le coucher du soleil au bord du Mékong.

Parc Chao Anouvong

Le ciel est nuageux et je ne verrai pas de coucher de soleil 🙁 Je me promène un peu par le marché de nuit, mais je me lasse rapidement de tant de boutiques. J’achète un billet de bus pour partir le lendemain à Thakhek et je rentre à l’hôtel. Mathieu se sent légèrement mieux.

Le lendemain, avant que notre pick-up arrive, nous allons déjeuner. Nous trouvons un café où ils font des croissants et des pâtisseries délicieuses! Mathieu aimerait presque rester un jour de plus pour reprendre un petit-déjeuner!

Luang Prabang

Nous passons la frontière sans problème et nous réussissons à nous défaire de tous nos bahts (monnaie thaïlandaise) en payant notre visa. Mais alors que nous calculons combien de bahts et dollars nous devons payer, nous oublions de retirer des kips (monnaie du Laos) et continuons le trajet en bus sans argent local. On retirera quand nous arriverons! Ou c’est ce que nous pensions… Nous découvrons rapidement qu’ici toutes les toilettes sont payantes et je dois demander à une autre passagère du bus de me laisser quelques kips pour m’y rendre…

On nous avait indiquer que le bus Chiang Rai – Luang Prabang arriverait à 6 heures du matin à notre destination, mais loin de tenir la promesse de la station de bus de Chiang Rai, nous arrivons à 3h30 du matin. Nouveau pays, nouvelle monnaie, nouvelles coutumes et nous voici à 3h30 sans avoir dormi et sans hébergement. Ainsi nous tentons de nous installer à la station de bus et de dormir jusqu’au lever du soleil.

Vers 6 heures, nous décidons que nous ne dormirions pas davantage (les locaux commencent à affluer) et nous prenons un tuk-tuk pour le centre-ville pour voir si nous pouvons y trouver un hôtel et avoir une chambre. Ainsi commence notre aventure au Laos.

Comme nous sommes un peu fatigués du voyage, nous décidons de dédier la journée à nous promener en ville. Nous suivons la rue qui borde le Mekong et nous marchons jusqu’au temple Wat Xieng Thong. Au début, nous hésitons à entrer ou pas ; nous sommes un peu lassés de tant de temples. Mais finalement, nous nous disons qu’il faut au minimum voir s’ils sont différents au Laos. Et bien nous en a pris! Le temple est magnifique. Composé de divers pavillons, tout recouverts de motifs dorés sur fond rouge ou noir. Nous changeons enfin de style! Au Myanmar et en Thaïlande, les temples étaient fort similaires, mais il semble qu’ici au Laos, ils ont un autre style qui renouvelle notre envie d’en visiter.

Temple de style Luang Prabang, Wat Xieng Thong (toit à décrochements et relativement bas)

Des scènes quotidiennes représentées sur les façades

Après le temple, nous traversons un petit pont de bambou (payant) qui nous amène de l’autre côté de la rivière où il y a des villages de tisserands.

Le pont de bambou qui mène à Ban Xangkhong

Nous voyons quelques maisons avec des métiers à tisser et ils prétendent vendre ce qu’ils tissent eux-mêmes (nous n’y croyons pas trop…) et nous nous promenons jusqu’à arriver à un deuxième pont de bambou (payant aussi) qui nous ramène à Luang Prabang. Et ainsi est le Laos, 10’000 kips par-ci et 20’000 kips par-là et tu paies pour tout. Mais bon, on se fait gentiment à l’idée. Nous dînons et retournons nous reposer à l’hôtel. Le soir, quand nous sortons pour souper, nous découvrons que Luang Prabang est très touristique, pleine de petites boutiques et que le marché de nuit se limite aux souvenirs. Mais il faut admettre que le tout baigne dans une ambiance bon-enfant et que les souvenirs sont d’une certaine qualité. Nous nous sentons à l’aise dans cette nouvelle ville.

Les 2 endroits les plus intéressants à visiter ici sont les cascades et la grotte de Pak Ou. Le lendemain, nous louons une moto et commençons par la grotte. Pak Ou en elle-même n’est pas très impressionnante, mais la vue depuis la grotte sur le Mekong et les montagnes karstiques alentours est très belle.

Vue sur le Mékong depuis Pak Ou

L’après-midi, nous tentons d’aller à la cascade la plus connue, celle de Kuang Si. Mais nous y arrivons très tard et ils sont sur le point de fermer le parc. La cascade est toutefois incroyable! L’eau turquoise forme une rivière qui possède de grandes piscines naturelles où l’on peut se baigner. Paradisiaque!

On passe d’un bassin à l’autre à pied

Même sans soleil, c’est pas dégeu…

Le couple rafraîchi

C’est tellement impressionnant que nous décidons d’y revenir le lendemain et d’y passer la journée.

Cascades de Kuang Si

En remontant vers la chute principale

La chute fait au moins 100m

Du haut des 100m, juste avant le gouffre

En milieu d’après-midi, nous rentrons de la cascade. Nous ne prendrons le bus pour le nord que le lendemain matin, donc nous décidons d’aller visiter le musée d’arts traditionnels et d’ethnologie. Ils ont une exposition permanente très intéressante sur les différentes ethnies des montagnes (Akha, Hmong, Khamu…), expliquant leurs coutumes et manières de s’habiller. La partie la plus intéressante est l’exposition temporaire sur les graines que ces tribus utilisent pour décorer leur habits. Ainsi nous connaissons les différents type de graines et nous savons les reconnaître! Très utile pour savoir ce qui est artisanal! Vous pouvez trouver l’info de l’expo sur ce lien.

Pour terminer notre visite de Luang Prabang, nous profitons de ce qu’il nous reste de lumière pour faire une promenade à travers les anciennes fumeries d’opium. Elles sont un peu cachées, au milieu d’un étang et à moitié en ruines. Mais nous nous en approchons pour les visiter en passant sur une passerelle de bois délabrée.

Il ne manque que la pipe… et l’opium

Ti passes ou ti passes pô?

L’endroit devait être incroyable du temps où il était utilisé…

Chiang Rai

Départ en bus le matin pour la frontière thaïlandaise, à Tachileik / Mae Sai. La route est magnifique au milieu des montagnes, de la forêt et le long de la rivière. Une fois à Tachileik, nous nous rendons au pont qui fait office de douane, remplissons les formalités et obtenons un visa gratuit de 30 jours.

Un petit marché dans une ruelle juste avant le pont de la frontière

Une fois à Mae Sai, nous nous rendons à la station de bus pour rejoindre Chiang Rai. Par chance, un bus local est sur le départ au moment où l’on entre dans la station. Nous arrivons directement au centre de Chiang Rai en début de soirée, cherchons un hôtel et mangeons au night bazar. L’école de danse du coin fait des démonstrations pendant que l’on mange, avec les enfants sur une musique traditionnelle et les ados sur du contemporain américain. C’est très drôle!

Le lendemain, nous louons une moto pour nous rendre au 2 temples que nous voulons visiter, mais cette fois-ci il s’agit de temples-musées contemporains que tout oppose. D’une part le white temple, construit dès 1997 par un peintre-architecte en hommage au roi, au bouddha et à l’illumination. Une folie kitschissime intégrant même alien, iron man et autres super-héros.

Iron man pour le moins réinterprété…

Mais les bâtiments, extrêmement bien réalisés et sans aucune couleur autre que le blanc, sont impressionnants et même magnifiques.

Le White Temple, très chargé mais sobre en couleur

Des mains tendues et des visages torturés qui, des ténèbres, appellent au secours

L’intérieur reprend des motifs des peintures de l’artiste

D’autre part, le Baandam Museum, construit par un artiste visiblement concurrent du premier, cette fois sur les thèmes sombres des ténèbres, entre art brut et tribal, dont les bâtiments sont plus traditionnels, en bois sculpté, et bien moins intéressants. Nous n’avons pas compris non plus la scénographie, puisque les « oeuvres » sont exposées sous les bâtiments, comme elles le seraient dans un débarras.

Le Baandam Museum (hommage à Van Damm?)

Une table invitante…

Le moine 2.0

Par contre, nous redécouvrons le plaisir des glaces à l’entrée du musée, car un stand en vend des artisanales. Petit plaisir au durian, au truc chimique rose (j’ai pris le parfum que je ne comprenais pas dans la liste, et ne sais toujours pas ce que c’est), au thé thaï et au charbon de bambou après presque 2 mois d’abstinence.

Nous passerons la soirée au marché de nuit, où nous assistons à la danse populaire: près de 150 personnes en cercle qui suivent un pas relativement simple, mais où le déhanché semble être le clou du spectacle.

Le lendemain, nous nous préparons gentiment, écrivons un peu le blog et nous mettons en route pour les 16 heures de bus qui nous attendent pour le Laos.