Woofing à Kirishima 2

L’aventure continue au café Cockapoo. Nous faisons chaque jour quelque chose de différent: nous allons à la rivière, à l’onsen, souper avec les amis de Kayo et les enfants… C’est non stop!

Kawa ni let’s go!

Casa la Gochin

La deuxième semaine, Nagisa n’est plus là, et en plus il n’arrête pas de pleuvoir. Nous sommes en pleine saison des pluies! Malgré cela, j’ai un jour de congé que je passe en allant visiter un cascade de la région. J’enfile mes pantalons et ma veste imperméables et direction la cascade!

Dia fantàstic per visitar una cascada…

La visite est courte et ils viennent rapidement me chercher pour aller dîner ensemble et prendre un café avec les amies de Kayo. J’ai déjà l’impression de faire partie de la famille.

Chicken Namba, especialitat local

Fent el cafè amb les amigues de la Kayo

Le restant des jours, je cuisine pour Kayo et je l’aide au café. Ils me donnent encore un jour de congé dont je profite pour visiter Aoshima à Miyazaki.

La Kayo i jo a la cuina del café Cockapoo

Els agrada el pa suís que faig 😛

Les estries rocoses d’Aoshima en marea baixa

Les matins il pleut, mais le ciel se dégage l’après-midi et je sors faire un tour dans le village.

Els camps de tè

Els camps d’arròs

Bosc de bambú

Comme il a fait tellement vilain, je décide de prolonger de quelques jours mon séjour pour pouvoir me rendre à Kirishima. La météo n’est pas incroyable, mais au moins il ne pleut pas. Le matin, je vais voir le frère de Kayo faire des nouilles soba. A la fin de la visite, il me laisse en couper quelques-uns et ils me les servent pour le dîner. Best soba ever!!

L’après-midi, je fais une excursion à l’île du brouillard (Kirishima).

La vegetació al peu de la muntanya

El crater del volcà… o això crec 😛

Quin vent que fa al cim!

Sydney

Après 5 semaines en nomades dans la verdure du Victoria et le désert de l’Outback, nous revoici dans la civilisation. Nous nous réjouissons du cosmopolite, du faste et de la frénésie de la ville, même si elle est aussi synonyme de fin, car nous volons dans 3 jours.

Après un premier tour du quartier de l’hôtel, avec vue sur le pont et l’opéra le soir de notre arrivée, nous empruntons le pont à pied pour rejoindre le centre ville.

Le quartier de notre hôtel, depuis l’opéra

Nous commençons par la visite de l’observatoire avec une astrophysicienne passionnée, Si nous considérions déjà notre voyage comme petit par rapport au monde, l’univers achève de le rendre insignifiant 😉

L’ancien observatoire

Tout est encore manuel

On verra Vénus, comme une lune

On se rend ensuite à l’office du tourisme pour plus d’infos et visitons le musée des Rocks attenant, sur le premier quartier de Sydney. Le musée, bien fait, relate la période pénitentiaire de la colonie, durant laquelle les Aborigènes du coin cohabitaient pacifiquement avec les nouveaux arrivés, puis l’expansion de Sydney par les migrants en quête des richesses du nouveau continent qui confisquèrent les terres aux Aborigènes, et finalement le XXème siècle qui fut une bataille entre habitants et politiques quant à la salubrité du quartier et son éventuelle démolition.

Les Rocks

On enchaîne avec la visite de l’opéra de Sydney, puisque nous ne pourrons pas assister à la représentation privée de Bennelong 🙁 C’est un retour sur les bancs d’école pour moi, mais cette fois-ci in situ.

Les écailles en céramique

Un original de Corbu dans la cafèt’

Le foyer sur la baie

La salle de concert

L’appui d’une coque

Le pont en fin de visite

Le lendemain, on se rend au World Press Photo, exposé à la bibliothèque. On arrive un peu tôt, alors on fait un tour du jardin botanique juste à côté. Les photos de presse sont magnifiques, mais on trouve que la presse s’éternise toujours et encore sur le malheur du monde (60% des photos sont en Irak, Syrie, etc, 20% sur les autres conflits du monde, 15% sur le changement climatique et les dégâts à l’environnement et 5% seulement des choses plus positives, dont le sport).

On ne s’en lasse pas!

Etrangement, le port militaire est en plein milieu de la ville…

La salle de lecture de la bibliothèque est splendide

On visite ensuite le Hyde Park Barracks Museum, lieu ayant accueilli successivement les bagnards, les femmes immigrées et les tribunaux.

Hyde Park Barracks

Le dortoir des bagnards

Une bagnarde fatiguée

Nous célébrons notre dernière soirée de voyage et de couple réuni en passant, au hasard, devant le restaurant de Jamie Oliver. On se fera plaisir, bonne bouffe, bon vin! 😉

La classe!

La rentrée à l’hôtel est toujours aussi plaisante

Le lendemain, nous avons toute la journée à Sydney avant de nous envoler chacun de notre côté. Nous visitons encore une exposition de photos, cette fois le Head On, à l’origine un prix pour des portraits mais ayant aujourd’hui élargi son spectre.

Festival Head On

Et voilà que notre journée se finit déjà, on se dirige vers l’hôtel pour récupérer une ultime fois nos sacs à dos et nous rendre à l’aéroport.

On sent que notre attention est déjà portée sur ce qui est à venir, la suite du voyage au Japon pour Neus et le retour pour moi. On se réjouit les deux de nos projets respectifs, mais c’est étrange qu’ils ne soient plus communs. On s’apprête à passer d’un extrême à l’autre: 6 mois l’un sur l’autre pour 2 mois séparés par 10’000km.

On se dira au revoir à la porte d’embarquement, Neus prendra un ultime selfie de nous 2, la triste mine, alors que 2 gardes-frontière tentent de nous rassurer: c’est la fin des vacances, mais prendre l’avion c’est sympa… oui, quand on prend le même. Mais c’est bien la première fois qu’un garde-frontière m’émeut 😉

Sabishii ne! Au revoir!

Singapour

Il faut avouer qu’après 3 mois en Asie du Sud-Est, on se réjouit de retrouver la « civilisation ». S’ajoute à cela le fait que Neus connaisse 4 amies locales, qui se proposent de nous guider dans notre découverte, principalement en matière de repas (la bouffe semble essentielle à leur yeux, ce qui n’est pas pour nous déplaire).

Nous arrivons à l’aéroport en début de soirée et nous rendons en métro (ça paraît surréaliste après 3 mois de tuk-tuk) à l’hôtel que nous avions réservé, en plein quartier de Little India. Et effectivement, on se retrouve en Inde (sans pouvoir juger, faute d’y être allé…), à côté d’un centre commercial connu dans toute la ville pour être ouvert 24/24h.

Pour notre premier jour, nous nous rendons à Marina Bay, le business-centre de Singapour, à pied cette fois, histoire d’explorer un peu les quartiers intermédiaires. Après un déjeuner épique et gras dans un café indien (commander un repas indien sans connaître le pays est une aventure en soit, et le personnel avait du mal à comprendre que nous ne comprenions rien à leur menu, ni à la manière de manger), nous poursuivons notre route et tombons par hasard sur le National Design Centre, dont l’une des expos, sur l’architecture, se termine le jour même. C’est une excellente immersion dans la problématique locale, traitant du logement dans le contexte du manque de place et du logement public (les appartements appartiennent à l’Etat et la propriété est un luxe), ainsi que de l’espace public et de son usage collectif. Neus profitera aussi de la boutique du musée pour s’acheter 2 pantalons ;-). Bref, c’est top pour commencer!

On finira en milieu d’après-midi à Marina Bay, sous un ciel gris. L’endroit est à la fois fascinant, bordé d’un côté par les tours UBS et consorts, de l’autre par le fameux bateau (hôtel Marina Bay Sands), et en même temps un peu inhumain, avec un espace public qu’on essaie de faire vivre de quelques sculptures et jets d’eau, mais qui manque cruellement de qualités.

Le business-centre en toile de fond

Un bateau qui a des jambes, mais ne marche pas

Le soir, nous avons notre premier contact avec les amies de Neus en allant manger chinois avec Xiao Yun et des amis à elle. On arrive évidemment en retard, mais la soirée est géniale, bien que notre appétit soit atténué par la digestion de l’Indien du matin (c’est méga-fat en fait).

Un expat japonais qui nous fait découvrir les bières! (photo: Xiao Yun)

On termine la soirée en beauté avec le test de l’unique, du grand, et de l’interdit-dans-les-espaces-publics-tellement-ça-pue durian, un fruit assez joli en soit, mais dont l’odeur est atroce (le goût semble-t-il moins). Nous décevons malheureusement nos hôtes, car nous trouvons ça tout-à-fait sympathique, même si 4 bouchées suffisent à écoeurer.

On respire encore, même avec le sourire, avec Xiao Yun

Là, il faut y aller…

Verdict: mangue ferreuse…

Le lendemain, nous changeons d’hôtel et de monde, car nous nous rendons à Chinatown. On prend aussi le temps de faire une lessive, de parcourir le quartier et de me renseigner pour l’achat d’un nouvel appareil photo, le mien rendant gentiment l’âme.

La sortie du métro, dans un autre monde

L’hôtel, dans un quartier un peu plus chic, mais toujours chinois

Le soir, souper de nouveau avec des amis, cette fois-ci sur l’invitation de Ash, un Indien rencontré la veille et qui se propose de nous faire découvrir tout ce que l’on a pas compris le premier jour ;-). On rencontre encore plus de monde et c’est très agréable de se retrouver avec des locaux!

Le lendemain, on retourne à Marina Bay, mais cette fois-ci pour les jardins. Ils ont construit en bord de mer un jardin botanico-pédagogique énorme, dont les fameuses attractions sont les sky trees et 2 serres, l’une pour les fleurs, l’autre pour la montagne. C’est intéressant, si ce n’est qu’on aurait apprécié d’être prévenus que la serre de la montagne est… frigorifiée. Elle contient la végétation des cloud forests, à plus de 2’000m, donc à 14°C. En short, tongs et T-Shirt, c’est un peu limite.

Gardens by the Bay

Sky Trees

Une montagne artificielle sous serre

L’après-midi, nous rencontrons une Singapourienne contactée par coach-surfing, une application pour trouver des locaux afin de s’héberger, mais aussi de découvrir un lieu. C’est chouette, elle nous emmène manger dans un food-court de Chinatown, voir une expo sur les carreaux de céramique peranakan (descendants des premiers Chinois installés dans les colonies britanniques de Malacca, Penang et Singapour), se balader par le centre-ville et finalement à Marina Bay. On termine l’après-midi exténués, ayant marché un peu trop, mais ravis de notre rencontre.

Le centre d’affaire avec Es Yoon

Marina Bay, exténués

Le soir, on mange près de Marina Bay et retournons au jardin, de nuit, admirer le son-et-lumière des sky trees.

Marina Bay au crépuscule, un terrain de foot sur l’eau

 

Un son et lumière triomphale et un peu pompeux

Le lendemain, nous passons la journée avec la soeur de Xiao Yun, Shi Yun, et un ami à elle. On commence par un déjeuner typique, les kaya-toasts (à la confiture de noix de coco), puis une visite du Peranakan Museum, avec un visite guidée géniale! On enchaîne avec le Fort Canning Museum, le bunker utilisé par les Anglais au moment de leur capitulation face aux Japonais durant la seconde guerre mondiale. Une belle mise en perspective de l’Histoire que l’on apprend, vue du Pacifique.

Fort Canning avec Shi Yun et son collègue d’université

On poursuit l’après-midi dans un café de Haji Lane, une petite ruelle charmante habitée autrefois par les immigrés malais. Le soir, on retrouve Alyssa, une amie que l’on avait déjà rencontré à Londres en 2015. On fait un peu de shopping avec elle, achetons le guide pour la Nouvelle-Zélande et cherchant toujours et encore une caméra pour moi. On soupera finalement chinois avec elle.

Le lendemain, après un nuit de réflexion intense, on commence par acheter ma nouvelle caméra. C’est décidé, je reste chez Nikon et prends une full-frame :-P. On continuera un peu avec le shopping, trouvant de jolies boucles d’oreilles et un collier pour Neus. Je rentrerai ensuite à l’hôtel déballer et apprendre à utiliser mon nouveau joujou et Neus continuera le shopping ainsi qu’une exposition sur les requins.

En soirée, nous n’échappons pas au traditionnel karaoké, avec les 4 amies du début réunies, ainsi que d’autres rencontrés pour l’occasion. C’est épique, je ne sais pas dire si j’aime ça, mais c’est drôle!

Alyssa, en attendant les autres

Avec repas compris

Un duo d’enfer avec Yu Ching!

Shi Yun chante en Chinois 😉

Xiao Yun au micro

Le lendemain matin, nous partons finalement et définitivement de l’Asie pour retrouver un climat plus doux à l’autre bout de la terre.

Une dernière retrouvaille improbable à l’aéroport, avec Yu Ching et son mari

Singapour aura été une belle découverte, bien plus intéressante que ses habitants veulent bien l’avouer et surtout pleine de magnifiques moments avec eux! Merci beaucoup à Shi Yun, Xiao Yun, Alyssa et Yu Ching, ainsi que toutes celles et ceux qu’elles nous ont permis de rencontrer!

Kampot

Nous prenons donc le bateau sur l’île de Koh Rong Sanloem, puis un van jusqu’à Kampot, capitale du poivre et des marais salants. La gérante du Huba-Huba nous a recommandé un hôtel avec de chouettes bungalows un peu au nord de la ville. Nous prenons donc un tuk-tuk pour nous y rendre. L’endroit est effectivement charmant, bien que très simple, avec un WC/douche au niveau du sol et la chambre construite en bois à l’étage.

Après une douche, d’eau douce tant attendue, on traîne un peu sur la terrasse du restaurant, on loue une moto pour pouvoir naviguer dans la région et nous rendons en fin d’après-midi dans un restaurant recommandé par notre guide et par le Huba-Huba. Le Greenhouse est plus haut sur la rivière et bénéficie d’une terrasse avec vue splendide sur les montagnes alentours. En plus, la météo mitigée nous offre un ciel très beau aussi. Et surtout, la bouffe est excellente, tout au poivre bien évidemment – du plat au dessert en passant par les boissons!

La terrasse du Greenhouse et le cocktail gingembre, lime et poivre vert…

Le lendemain, nous allons direction Kep, entrevoyons quelques annonces pour des plantations de poivre et des marais salants et commençons notre journée par un tour dans le parc national de Kep. Bien qu’il ne recelle pas de curiosité particulière, c’est un énorme plaisir que de marcher tranquillement sur un chemin balisé dans la forêt.

Ça ferait une bonne saucisse, il mesure bien 4cm de diamètre

Le figuier géant du parc national

Nous terminons la boucle vers midi et nous rendons au marché pour manger la spécialité de Kep: le crâbe au poivre de Kampot. Une Allemande nous éclaire toutefois sur la marche à suivre. Il faut en réalité acheter son crâbe vivant sur le quai pour 3$ les 500g, le donner à un cuisinier qui les coupe en deux encore vivants et les prépare pour 1.5$ et finalement acheter le riz un peu plus loin pour 0.25$… C’est marrant de refaire des « courses » et le résultat est effectivement tendre et délicieux!

La dernière minute du crabe de Kep

Le futur environnement du crabe… dans la casserolle

On quitte finalement le marché sous un horizon bien menaçant et préférons donc rentrer avant que le déluge n’arrive. Sauf qu’il arrive trop tôt, mais juste à côté de nous 😉 nous sommes donc épargnés et nous rendons dans l’un des marais salants, malheureusement déjà « récolté » et il ne reste donc que des bassins d’eau brune. Mais les stocks qui débordent sont drôles à voir.

Un champs de sel

Le grenier à sel, un peu trop plein

L’ensemble à perte de vue

Finalement retour sur Kampot, où nous prendrons le pire souper de notre voyage dans un resto chinois bien noté – par des gens qui n’ont jamais mangé en Chine visiblement. Le lendemain, un peu de farniente again (on s’y habitue vite), et repas au Greenhouse à nouveau, c’est trop bon!

Un mur d’eau s’avance devant la terrasse…

Finalement on achète notre billet pour Phnom Penh pour le lendemain.

Banlung

Nous voici partis pour le Cambodge donc. Nous prenons le bateau jusqu’à Naka Sang et négocierons notre bus pour Siem Reap à la station. Une fois arrivé, nous hésitons une seconde: Siem Reap (Angkor Wat), Mecque du tourisme dans un nouveau pays, et le Français du restaurant qui nous parle de chouettes randonnées à faire dans l’Est du pays… allez, changement de plan en 2.5 secondes, on prend un billet pour Banlung, alors que notre guide n’en parle même pas!

Reste à passer la frontière et, pas trop motivés à marchander, nous acceptons de payer le petit bakchich totalement illégal de 10$ pour s’éviter les tracas avec les douaniers (on est encore un peu en mode hamac).

Nous arrivons en fin d’après-midi à Banlung et nous faisons aborder par 3-4 mecs avant même d’être descendu du bus, proposant guesthouse et homestay. Ils ont tous leur petite feuille A4 plastifiée avec de jolies photos, nous racontent comment c’est très bien et pas cher et… sauf un, qui a une feuille A4 avec 2 photos et du texte et qui, après quelques explications, nous laisse réfléchir! Incroyable, mais ce petit détail, plus quelques phrases anodines sur sa feuille – simple room with the family et English class with the children from the village – suffiront à nous séduire, après quelques hésitations tout de même.

On embarque donc dans le tuk-tuk de Vuthy, direction sa maison, à 3km du centre. On arrive dans une petite cour en terre battue, devant sa modeste maison, et sommes reçus par un gars qui sent fort l’alcool… petit moment de frayeur – dans quoi s’est-on embarqué? – mais Vuthy nous entraîne dans sa maison, nous présente sa femme et ses 2 enfants, précise que le mec bourré est un ami qu’il aimerait aidé à sortir de sa dépendance et nous montre surtout la classe qu’il vient de construire et dans laquelle il donnera sa 2ème leçon le soir même!

On pose nos affaires dans une chambre simple, effectivement, exiguë et dont le matelas se résume à une couverture sur un platelage de bois. Mais l’accueil que nous réserve notre hôte est incroyable, il est chaleureux, enthousiaste et drôle! On se sent comme à la maison (enfin presque) et nous discutons avec la famille le temps que les enfants arrivent. Vuthy nous parle de ses projets – le homestay qu’il a ouvert depuis 2 mois et les cours d’anglais gratuits pour les enfants du village – alors que lui est guide de trek depuis 10 ans.

La chambre simple à la déco incroyable

Et les enfants arrivent des maisons alentours, seuls alors qu’ils n’ont que 3 à 10 ans, et nous saluent chaleureusement d’un hello suivi d’un rire gêné. Ils s’installent dans la classe et Vuthy nous présente à ses protégés. On commence le cours sans grande idée de ce que nous pouvons leur enseigner, et Vuthy nous propose de leur faire répéter l’alphabète qu’ils apprennent (pour l’instant de A-F). Il nous montre comment il fait et c’est, comment dire, assez militaire. Mais c’est chou de voir les gamins crier de toute leur force le son des lettres. On suivra l’exemple et les enfants répètent après nous les lettres. On introduit quelques nouveautés – lettres dans le désordre, réponse des enfants un par un (on verra les différences de niveau flagrantes). Le tout est émouvant, voir ces enfants qui ne sont jamais sortis de la province s’investir avec autant d’entrain dans l’apprentissage d’une langue qui leur permettra peut-être d’accéder à un meilleur futur. Ce n’est pas vraiment l’image de l’école que nous avons en Europe.

Les premières lettres de l’alphabète

Le lendemain, nous restons tranquille chez Vuthy, je l’aiderai à construire le 4ème pupitre de sa classe et nous irons faire un plongeon dans la cascade à 2km, histoire de nous rafraîchir, avant de se réchauffer lors d’un match de volley avec les jeunes du coin.

Un pupitre en planches de récupération

Une fraîcheur bienvenue…

Une partie épique!

Le soir, on retrouve nos élèves, toujours aussi motivés, et montons le niveau: l’alphabète de A-Z, un mot par lettre et les couleurs. Les petits sont largués alors que les grands suivent parfaitement (une en particulier, qui souffle à tout le monde). On négocie ensuite durant le souper l’organisation d’un trek de 2 jours dans la jungle avec Vuthy.

Départ donc de bonne heure, Vuthy toujours aussi radieux, en compagnie de 3 Canadiens et 1 Allemand. Notre guide nous explique tout ce qu’il trouve dans la forêt, on mange des insectes, des feuilles et les femmes se font peindre le visage à la suie 😉

La colonne traverse la forêt

On extrait la sève comme allume-feu et on se peint la face avec la suie 😉

On installera notre camp pour la nuit au pied d’une cascade, qui sert de bain, de douche, de lave-linge, de lave-vaisselle et de source pour la cuisine. Nos guides installent une structure de troncs pour suspendre nos hamacs, on mange, on discute à la lueur d’une bougie et… Vuthy réapparaît après une courte absence avec une bouteille en PET dans laquelle gisent une anguille et une grenouille pour le petit déjeuner! Et il nous propose de le suivre à la chasse à l’anguille, hilare de notre réaction médusée.

Nous irons finalement dormir, fatigués d’une journée bien remplie et passionnante… jusqu’à ce que tonne l’orage pas si au loin que ça… on se réveille, car il faut bâcher la structure pour nous protéger, mais surtout resserrer les rangs de hamacs pour accueillir nos 2 guides et un autre groupe de 2 qui n’avait pas de bâche. L’opération prendra quelque temps et nous nous recouchons pas tant rassurer par le nombre de personnes suspendues à la même branche.

Le verdict tombe 10-15 minutes plus tard, après quelques craquements annonciateurs, et nous nous retrouvons tous le cul par terre (et pour ma part le tronc sur la gueule, mais plus de peur que de mal). Il est donc 1h du matin en pleine jungle, il pleut, on est tous par terre et il faut remonter le tout :-/ Mais notre guide, toujours aussi taquin, rigole et va chercher une nouvelle branche. On se recouchera finalement, juste après que Vuthy nous raconte que nous sommes chanceux, un autre groupe ayant failli périr lorsqu’un gros arbre était tombé à 5m de leur camp… là, on est au top du moral, rassuré comme il se doit pour fermer l’oeil!

Un réveil difficile…

Il a encore moins dormi que nous et pourtant, il cuisine et fait le café… joli!

Un petit déjeuner à l’anguille

Le lendemain, petit déjeuner l’esprit pas très frais, puis retour à Banlung, en passant par un petit lac niché dans le cratère d’un volcan. Ultime baignade magnifique!

L’eau de bambou pour la survie

Le tuk-tuk tout terrain à 6 personnes pour aller au volcan

Un lac d’eau douce, propre et froide: un luxe!

La belle équipe! (à travers l’eau sur l’objectif…)

De retour au village, les Canadiens nous accompagnent pour une classe spéciale d’anglais: c’est dimanche et il n’y a normalement pas d’école, mais les enfants ont été informés de notre arrivée et ils accourent. Cette fois, ils nous reconnaissent et se sentent à l’aise, nous prennent dans leur bras, perdent petit à petit leur timidité et c’est vraiment génial! On est suffisamment de « professeurs » pour scinder la classe en deux, préférant faire des jeux avec les petits (qui ne savent pas encore écrire) et commencer les nombres cardinaux et ordinaux avec les plus grands.

Le coin jeux

On finira cette classe émus, car c’est le moment de l’au revoir, et prendrons congé des petits comme des Canadiens… sauf qu’une idée ressurgit: il faut goûter au fameux palm juice, légèrement alcoolisé, que nous irons chercher en moto juste avant qu’un orage n’éclate. Les Canadiens sont donc condamnés à rester le temps du souper et de finir le breuvage fort sympathique.

Le lendemain, dernier petit déjeuner avec la famille de Vuthy, petit couac dans l’horaire du bus et il faut partir précipitamment avec le tuk-tuk de notre hôte. On aura juste le temps de saluer toute la famille et de prendre le van pour Siem Reap, la tête, le ventre et surtout le coeur tout plein de ce que l’on a vécu!