Vientiane

Quand nous étions à Vang Vieng, Mathieu est tombé malade (refroidissement). Après toute une matinée dans un bus local, il décide de rester se reposer à l’hôtel. Je sors faire un tour en ville en direction du marché.

Je me promène dans les rues, tranquilles bien que nous soyons dans la capitale. Je passe par le That Dam (stupa noir) et le Wat Sisaket.

Le Wat Ho Phra Kéo Museum

Une maison coloniale

That Dam (stupa noir)

Les marchés Morning market et Khua Din market sont grands et pleins de choses. Mais comme c’est l’après-midi, la moitié des stands sont déjà fermés.

Khua Din market

Je fais un tour et retourne en direction du centre, pour voir le coucher du soleil au bord du Mékong.

Parc Chao Anouvong

Le ciel est nuageux et je ne verrai pas de coucher de soleil 🙁 Je me promène un peu par le marché de nuit, mais je me lasse rapidement de tant de boutiques. J’achète un billet de bus pour partir le lendemain à Thakhek et je rentre à l’hôtel. Mathieu se sent légèrement mieux.

Le lendemain, avant que notre pick-up arrive, nous allons déjeuner. Nous trouvons un café où ils font des croissants et des pâtisseries délicieuses! Mathieu aimerait presque rester un jour de plus pour reprendre un petit-déjeuner!

Vang Vieng

On commence à être rodés: l’agence qui nous propose un bus direct Nong Khiaw – Vang Vieng nous annonce un départ à 17 heures pour une arrivée à 6 heures du matin, mais le trajet ne dure que 9 heures. Donc si vous êtes Lao, ne faites pas de maths… On sait donc qu’on arrivera à 2 heures du matin! On tente donc les bus locaux, avec changement à Luang Prabang. Tout se passe pour le mieux, le trajet est même plus confortable qu’avec les bus VIP, et on arrive… à 2 heures du matin.

La réputation de Vang Vieng la précède: on arrive entre une discothèque proche de la fermeture et quelques ivrognes qui nous demandent si nous connaissons « Billabong »: mais bien sûr! Nous suivons les recommandations des 2 Françaises de Muang Ngoi et traversons la rivière. On y trouve un couple d’Anglais, elle visiblement enchantée de nous trouver, car elle est perdue… le temps que son gars se mange littéralement un panneau en contre-bas du fossé! Les nuits semblent dures dans cette ville.

Après quelques aller-retour avec notre couple pour trouver leur hôtel (peut-être y trouverons nous aussi une chambre), nous décidons de tenter notre chance dans la dernière guesthouse de la route, tout en recommandant aux 2 de nous suivre, quitte à payer 2 chambres cette nuit-là.

Le lendemain matin, nous louons une moto et allons déjeuner au Lotus, un petit bar tenu par un couple Français-Lao très sympa. Et en tchatchant un peu avec le patron de notre arrivée à Vang Vieng, il nous avouera qu’un couple hébergé chez lui depuis 2 nuits n’a toujours pas donné signe de vie… et il s’agit de nos Anglais, qui n’ont pas réussi 2 soirs de suite à retrouver leur chambre…

Bref, démarrage assez comique dans cette ville, et pour nous départ pour les alentours de Vang Vieng. Nous escaladons un piton karstique en sandales (j’avoue, ce n’est pas optimale) et prenons la « boucle ouest », sur une piste, jusqu’à la Blue Lagoon 2, pas vraiment indiquée dans les guides et donc toute tranquille. On y mange et y fait bronzette le cul dans une bouée tout l’après-midi! 😉

Depuis le premier refuge du Pha Ngeun

Le deuxième refuge en toile de fond (et nous n’y irons pas…)

Des Coréennes en gilets de sauvetage, faute de savoir nager

Farniente au Blue Lagoon 2

Le lendemain, visite de la grotte renommée de Tham Nam, puisque la visite se fait à nouveau le cul dans une chambre à air de camion. On se tire à une corde ancrée aux rochers et parcourons probablement pas loin d’un km sur une rivière souterraine, une expérience assez particulière, vraiment cool!

L’entrée de Tham Nam

Nous nous promenons ensuite dans les environs de l’entrée de la grotte et allons manger dans un petit village plus au nord, Phathang.

Le temple de Phathang

La vue depuis notre bungalow…

Au retour, on achète les billets de bus pour Vientiane, que nous rejoindrons le lendemain.

Luang Prabang

Nous passons la frontière sans problème et nous réussissons à nous défaire de tous nos bahts (monnaie thaïlandaise) en payant notre visa. Mais alors que nous calculons combien de bahts et dollars nous devons payer, nous oublions de retirer des kips (monnaie du Laos) et continuons le trajet en bus sans argent local. On retirera quand nous arriverons! Ou c’est ce que nous pensions… Nous découvrons rapidement qu’ici toutes les toilettes sont payantes et je dois demander à une autre passagère du bus de me laisser quelques kips pour m’y rendre…

On nous avait indiquer que le bus Chiang Rai – Luang Prabang arriverait à 6 heures du matin à notre destination, mais loin de tenir la promesse de la station de bus de Chiang Rai, nous arrivons à 3h30 du matin. Nouveau pays, nouvelle monnaie, nouvelles coutumes et nous voici à 3h30 sans avoir dormi et sans hébergement. Ainsi nous tentons de nous installer à la station de bus et de dormir jusqu’au lever du soleil.

Vers 6 heures, nous décidons que nous ne dormirions pas davantage (les locaux commencent à affluer) et nous prenons un tuk-tuk pour le centre-ville pour voir si nous pouvons y trouver un hôtel et avoir une chambre. Ainsi commence notre aventure au Laos.

Comme nous sommes un peu fatigués du voyage, nous décidons de dédier la journée à nous promener en ville. Nous suivons la rue qui borde le Mekong et nous marchons jusqu’au temple Wat Xieng Thong. Au début, nous hésitons à entrer ou pas ; nous sommes un peu lassés de tant de temples. Mais finalement, nous nous disons qu’il faut au minimum voir s’ils sont différents au Laos. Et bien nous en a pris! Le temple est magnifique. Composé de divers pavillons, tout recouverts de motifs dorés sur fond rouge ou noir. Nous changeons enfin de style! Au Myanmar et en Thaïlande, les temples étaient fort similaires, mais il semble qu’ici au Laos, ils ont un autre style qui renouvelle notre envie d’en visiter.

Temple de style Luang Prabang, Wat Xieng Thong (toit à décrochements et relativement bas)

Des scènes quotidiennes représentées sur les façades

Après le temple, nous traversons un petit pont de bambou (payant) qui nous amène de l’autre côté de la rivière où il y a des villages de tisserands.

Le pont de bambou qui mène à Ban Xangkhong

Nous voyons quelques maisons avec des métiers à tisser et ils prétendent vendre ce qu’ils tissent eux-mêmes (nous n’y croyons pas trop…) et nous nous promenons jusqu’à arriver à un deuxième pont de bambou (payant aussi) qui nous ramène à Luang Prabang. Et ainsi est le Laos, 10’000 kips par-ci et 20’000 kips par-là et tu paies pour tout. Mais bon, on se fait gentiment à l’idée. Nous dînons et retournons nous reposer à l’hôtel. Le soir, quand nous sortons pour souper, nous découvrons que Luang Prabang est très touristique, pleine de petites boutiques et que le marché de nuit se limite aux souvenirs. Mais il faut admettre que le tout baigne dans une ambiance bon-enfant et que les souvenirs sont d’une certaine qualité. Nous nous sentons à l’aise dans cette nouvelle ville.

Les 2 endroits les plus intéressants à visiter ici sont les cascades et la grotte de Pak Ou. Le lendemain, nous louons une moto et commençons par la grotte. Pak Ou en elle-même n’est pas très impressionnante, mais la vue depuis la grotte sur le Mekong et les montagnes karstiques alentours est très belle.

Vue sur le Mékong depuis Pak Ou

L’après-midi, nous tentons d’aller à la cascade la plus connue, celle de Kuang Si. Mais nous y arrivons très tard et ils sont sur le point de fermer le parc. La cascade est toutefois incroyable! L’eau turquoise forme une rivière qui possède de grandes piscines naturelles où l’on peut se baigner. Paradisiaque!

On passe d’un bassin à l’autre à pied

Même sans soleil, c’est pas dégeu…

Le couple rafraîchi

C’est tellement impressionnant que nous décidons d’y revenir le lendemain et d’y passer la journée.

Cascades de Kuang Si

En remontant vers la chute principale

La chute fait au moins 100m

Du haut des 100m, juste avant le gouffre

En milieu d’après-midi, nous rentrons de la cascade. Nous ne prendrons le bus pour le nord que le lendemain matin, donc nous décidons d’aller visiter le musée d’arts traditionnels et d’ethnologie. Ils ont une exposition permanente très intéressante sur les différentes ethnies des montagnes (Akha, Hmong, Khamu…), expliquant leurs coutumes et manières de s’habiller. La partie la plus intéressante est l’exposition temporaire sur les graines que ces tribus utilisent pour décorer leur habits. Ainsi nous connaissons les différents type de graines et nous savons les reconnaître! Très utile pour savoir ce qui est artisanal! Vous pouvez trouver l’info de l’expo sur ce lien.

Pour terminer notre visite de Luang Prabang, nous profitons de ce qu’il nous reste de lumière pour faire une promenade à travers les anciennes fumeries d’opium. Elles sont un peu cachées, au milieu d’un étang et à moitié en ruines. Mais nous nous en approchons pour les visiter en passant sur une passerelle de bois délabrée.

Il ne manque que la pipe… et l’opium

Ti passes ou ti passes pô?

L’endroit devait être incroyable du temps où il était utilisé…

Mandalay

Nous arrivons à Mandalay avec le bus de nuit vers 7 heures et partageons le taxi pour le centre-ville avec 2 hollandaises qui ont fait le voyage avec nous. Elles s’avèrent d’excellentes marchandeuses, puisque nous réussissons à diviser le prix par 4 en sortant de la station de bus.

Leur hôtel étant complet, nous en trouvons un autre à proximité et partons découvrir la ville avec les vélos gratuits de l’hôtel, après s’être enfilé 2 Bao Zi (petits pains chinois à la vapeur farcis de viande) chacun. Le retour dans une grande ville s’accompagne du stress urbain, le vélo n’y étant définitivement pas le bon moyen de transport (ou les Birmans définitivement de très mauvais conducteurs)…

Nous passons par contre aussi dans de charmantes petites ruelles, bordées de monastères derrière de hauts murs, et sur un joli pont de bois (sans les Chinois de la Chine qui font la triste mine que font les Chinois… → référence familiale) au milieu d’un lac probablement artificiel et construit par les Anglais comme réserve stratégique d’eau.

Une ruelle de Mandalay

On nous offre même de l’eau fraîche sur le pont

Nous longeons ensuite le fleuve où les locaux lavent leur linge et nous arrêtons pour boire une bière sur une terrasse qui le surplombe. Nous y faisons la connaissance d’un Américain un peu ravagé qui a enseigné l’anglais au Myanmar mais profite actuellement d’y être en vacances.

Un hôtel flottant dont les amarres servent de cordes à linge

Nous nous mettons ensuite en route pour la colline de Mandalay, où montent de longs escaliers couverts jusqu’au monastère qui la domine. La route nous fait longer les murs de l’ancienne ville, devenue un quartier militaire de 2.5×2.5 km fermé aux civils. Nous mangeons dans une échoppe en face de l’une des entrées du quartier avant d’entamer l’ascension de la colline.

La montée est agréablement ombragée et nous mettons environ 1h30 à gravir les escaliers. Sur le chemin, un bâtiment étonnamment sobre arbore des textes sur ses arcs et voûtes. Plus épuré que d’habitude, il donne l’impression d’un lieu plus cultivé que culte.

Une sérénité presque provençale

Au sommet, un ensemble de plusieurs monastères richement couverts de petits miroirs colorés. La vue sur les environs (moyennement intéressants) et sur Mandalay est jolie.

Un tantinet kitsch…

Les escaliers couverts avec de jolis ensembles de stupas blancs en toile de fond

Sur le chemin du retour, nous croisons un groupe de jeunes moines qui nous demandent si nous avons 5-10 minutes à leur consacrer. Ils souhaitent pratiquer leur anglais avec les touristes qu’ils trouvent le long des escaliers, venant chaque jour à pied depuis leur monastère (1 heure de marche semble-t-il). Nous parlons de tout et de rien, d’où nous venons et de leurs projets pour le futur (travailler avec les ordinateurs, mais il n’y a pratiquement pas de débouchés dans le pays…), avant qu’ils ne se remettent en route après 20 minutes.

Neus apprend sur le tas qu’une femme ne touche jamais un moine!

Le retour à l’hôtel en vélo est à nouveau chaotique et nous souhaitons prendre le premier bus le lendemain pour quitter cette ville harassante. Nous choisissons Hsipaw pour ses treks et sa nature.

Mawlamyine

Nous choisissons le bateau pour relier Hpa-an à Mawlamyine. Nous descendons donc le fleuve à bord d’un gros longue queue, pendant local au peque-peque péruvien. Nous survolons une eau terreuse évoluant dans une grande plaine avec ici et là les montagnes karstiques plus ou moins distinctes en fonction de la brume.

Le mont Zwegabin depuis le bateau

Nous arrivons vers 15 heures à Mawlamyine, trouvons un hôtel où nous retrouvons le catalan que nous avions rencontré dans le bus entre Sukhotai et Chiang Mai. J’en profite donc pour passer la fin de la journée avec lui, Neus préférant s’occuper de son indigestion tranquille dans notre chambre.

Nous nous rendons donc à la Paya Kyaikthanlan, sur la crête qui divise la ville en deux, et y restons pour profiter du soleil couchant. Une fois celui-ci disparu, nous allons au marché de nuit, au bord du fleuve, après s’être renseigné quant à l’estomac de Neus. J’y commande un poisson grillé et notre catalan choisit un plat dont le nom ne nous évoque rien, mais nos choix s’avèrent judicieux: le tout est excellent!

Paya Kyaikthanlan

Le lendemain, Neus se sent mieux et nous décidons de changer d’hôtel, car le nôtre est bruyant, sale et je dois me plier en quatre pour passer sous les poutres (ils ont créé un plancher dans la généreuse hauteur d’un bâtiment colonial). Chose faite, nous tentons de louer les services d’un moto-taxi pour nous rendre au bouddha couché, folie d’un riche moine pour construire le plus grand du monde. Le prix étant surfait, nous optons finalement pour la location de notre propre moto, cette fois-ci manuelle.

Nous arrivons donc à ce fameux bouddha, effectivement une folie: ses 180m de long hébergent une sorte de musée relatant l’histoire, les légendes et les mythes fondateurs du pays et du bouddhisme sous forme de petites scènes de statues en plâtre. Mais la folie des grandeurs l’a largement emporté sur une quelconque qualité; si d’une part leur manque de savoir-faire les pousse à commettre les même erreurs que nous dans les années 50 (les bétons ne font que 8-10cm d’épaisseur, les fers carbonatent déjà et les dalles ont des trous, les colonnes se désagrègent…), la scénographie est tout autant un désastre. Les scénettes sont entourées de grillages, les piliers de la structure tombent là où ils peuvent et l’éclairage rudimentaire achève d’annuler toute poésie et toute splendeur.

Une scénette en construction (il manque la peinture), mais au moins on voit quelque chose

Si l’intention était donc noble, la réalisation est absurde, mais nous ne regrettons pas cette visite devenue même comique (il faut ajouter qu’ils ont commencé la construction du sosie du premier bouddha juste en face, visiblement selon les même bases).

Le sosie, à travers le pli de la toge de l’original

Nous consacrons encore un temps à une petite marche dans les environs, nous permettant de contempler le chef-d’œuvre depuis les hauteurs.

Une statue de moine, échelle 20:1

Après le repas, nous rejoignons Mawlamyine et poursuivons cette fois vers le nord, car un site semblable à Kyaiktiyo possède même trois rochers dorés superposés, semble-t-il plus impressionnants que le premier. Mais une fois arrivés à la base de la montagne, nous constatons que le même principe s’applique pour la montée, mais que cette fois le manque de visiteurs nous empêche d’atteindre les 23 personnes nécessaires au pick-up pour être rentable, et il est bien évidemment hors de question que nous nous y rendions avec notre propre véhicule.

Nous rentrons donc penauds et allons souper au même marché de nuit, Neus goûtant au poisson que j’avais pris la veille tout en profitant du crépuscule.

Le lendemain, retour aux pagodes de la crête avec Neus, que nous visitons plus assidûment que la première fois. En chemin, nous découvrons un atelier de fabrication de « crêpes » dont la technique est impressionnante!

Nous passons ensuite les heures chaudes de l’après-midi à l’hôtel avant d’aller chercher à manger au marché et de prendre le bus de nuit pour Mandalay en fin d’après-midi.

Juste avant notre départ, un groupe d’Indiens célèbrent un rituel dans le hall de notre hôtel, au son de leurs belles voix graves.