Chiang Rai

Départ en bus le matin pour la frontière thaïlandaise, à Tachileik / Mae Sai. La route est magnifique au milieu des montagnes, de la forêt et le long de la rivière. Une fois à Tachileik, nous nous rendons au pont qui fait office de douane, remplissons les formalités et obtenons un visa gratuit de 30 jours.

Un petit marché dans une ruelle juste avant le pont de la frontière

Une fois à Mae Sai, nous nous rendons à la station de bus pour rejoindre Chiang Rai. Par chance, un bus local est sur le départ au moment où l’on entre dans la station. Nous arrivons directement au centre de Chiang Rai en début de soirée, cherchons un hôtel et mangeons au night bazar. L’école de danse du coin fait des démonstrations pendant que l’on mange, avec les enfants sur une musique traditionnelle et les ados sur du contemporain américain. C’est très drôle!

Le lendemain, nous louons une moto pour nous rendre au 2 temples que nous voulons visiter, mais cette fois-ci il s’agit de temples-musées contemporains que tout oppose. D’une part le white temple, construit dès 1997 par un peintre-architecte en hommage au roi, au bouddha et à l’illumination. Une folie kitschissime intégrant même alien, iron man et autres super-héros.

Iron man pour le moins réinterprété…

Mais les bâtiments, extrêmement bien réalisés et sans aucune couleur autre que le blanc, sont impressionnants et même magnifiques.

Le White Temple, très chargé mais sobre en couleur

Des mains tendues et des visages torturés qui, des ténèbres, appellent au secours

L’intérieur reprend des motifs des peintures de l’artiste

D’autre part, le Baandam Museum, construit par un artiste visiblement concurrent du premier, cette fois sur les thèmes sombres des ténèbres, entre art brut et tribal, dont les bâtiments sont plus traditionnels, en bois sculpté, et bien moins intéressants. Nous n’avons pas compris non plus la scénographie, puisque les « oeuvres » sont exposées sous les bâtiments, comme elles le seraient dans un débarras.

Le Baandam Museum (hommage à Van Damm?)

Une table invitante…

Le moine 2.0

Par contre, nous redécouvrons le plaisir des glaces à l’entrée du musée, car un stand en vend des artisanales. Petit plaisir au durian, au truc chimique rose (j’ai pris le parfum que je ne comprenais pas dans la liste, et ne sais toujours pas ce que c’est), au thé thaï et au charbon de bambou après presque 2 mois d’abstinence.

Nous passerons la soirée au marché de nuit, où nous assistons à la danse populaire: près de 150 personnes en cercle qui suivent un pas relativement simple, mais où le déhanché semble être le clou du spectacle.

Le lendemain, nous nous préparons gentiment, écrivons un peu le blog et nous mettons en route pour les 16 heures de bus qui nous attendent pour le Laos.

Mawlamyine

Nous choisissons le bateau pour relier Hpa-an à Mawlamyine. Nous descendons donc le fleuve à bord d’un gros longue queue, pendant local au peque-peque péruvien. Nous survolons une eau terreuse évoluant dans une grande plaine avec ici et là les montagnes karstiques plus ou moins distinctes en fonction de la brume.

Le mont Zwegabin depuis le bateau

Nous arrivons vers 15 heures à Mawlamyine, trouvons un hôtel où nous retrouvons le catalan que nous avions rencontré dans le bus entre Sukhotai et Chiang Mai. J’en profite donc pour passer la fin de la journée avec lui, Neus préférant s’occuper de son indigestion tranquille dans notre chambre.

Nous nous rendons donc à la Paya Kyaikthanlan, sur la crête qui divise la ville en deux, et y restons pour profiter du soleil couchant. Une fois celui-ci disparu, nous allons au marché de nuit, au bord du fleuve, après s’être renseigné quant à l’estomac de Neus. J’y commande un poisson grillé et notre catalan choisit un plat dont le nom ne nous évoque rien, mais nos choix s’avèrent judicieux: le tout est excellent!

Paya Kyaikthanlan

Le lendemain, Neus se sent mieux et nous décidons de changer d’hôtel, car le nôtre est bruyant, sale et je dois me plier en quatre pour passer sous les poutres (ils ont créé un plancher dans la généreuse hauteur d’un bâtiment colonial). Chose faite, nous tentons de louer les services d’un moto-taxi pour nous rendre au bouddha couché, folie d’un riche moine pour construire le plus grand du monde. Le prix étant surfait, nous optons finalement pour la location de notre propre moto, cette fois-ci manuelle.

Nous arrivons donc à ce fameux bouddha, effectivement une folie: ses 180m de long hébergent une sorte de musée relatant l’histoire, les légendes et les mythes fondateurs du pays et du bouddhisme sous forme de petites scènes de statues en plâtre. Mais la folie des grandeurs l’a largement emporté sur une quelconque qualité; si d’une part leur manque de savoir-faire les pousse à commettre les même erreurs que nous dans les années 50 (les bétons ne font que 8-10cm d’épaisseur, les fers carbonatent déjà et les dalles ont des trous, les colonnes se désagrègent…), la scénographie est tout autant un désastre. Les scénettes sont entourées de grillages, les piliers de la structure tombent là où ils peuvent et l’éclairage rudimentaire achève d’annuler toute poésie et toute splendeur.

Une scénette en construction (il manque la peinture), mais au moins on voit quelque chose

Si l’intention était donc noble, la réalisation est absurde, mais nous ne regrettons pas cette visite devenue même comique (il faut ajouter qu’ils ont commencé la construction du sosie du premier bouddha juste en face, visiblement selon les même bases).

Le sosie, à travers le pli de la toge de l’original

Nous consacrons encore un temps à une petite marche dans les environs, nous permettant de contempler le chef-d’œuvre depuis les hauteurs.

Une statue de moine, échelle 20:1

Après le repas, nous rejoignons Mawlamyine et poursuivons cette fois vers le nord, car un site semblable à Kyaiktiyo possède même trois rochers dorés superposés, semble-t-il plus impressionnants que le premier. Mais une fois arrivés à la base de la montagne, nous constatons que le même principe s’applique pour la montée, mais que cette fois le manque de visiteurs nous empêche d’atteindre les 23 personnes nécessaires au pick-up pour être rentable, et il est bien évidemment hors de question que nous nous y rendions avec notre propre véhicule.

Nous rentrons donc penauds et allons souper au même marché de nuit, Neus goûtant au poisson que j’avais pris la veille tout en profitant du crépuscule.

Le lendemain, retour aux pagodes de la crête avec Neus, que nous visitons plus assidûment que la première fois. En chemin, nous découvrons un atelier de fabrication de « crêpes » dont la technique est impressionnante!

Nous passons ensuite les heures chaudes de l’après-midi à l’hôtel avant d’aller chercher à manger au marché et de prendre le bus de nuit pour Mandalay en fin d’après-midi.

Juste avant notre départ, un groupe d’Indiens célèbrent un rituel dans le hall de notre hôtel, au son de leurs belles voix graves.

Hpa-an

Bien reposés après le rocher d’or, nous allons acheter notre billet de bus pour Hpa-an, une petite ville au milieu des montagnes karstiques et des rizières. Billets en poche, on demande le quel des 2 bus devant la petite échoppe nous devons prendre. On sent le regard de la vendeuse glisser par-dessus les 2 bus pour s’arrêter sur… un petit véhicule genre fourgonnette avec deux banquettes à l’arrière. On se dit qu’à ce prix-là, on aurait mériter l’un des grands bus, mais bon, on a surtout envie d’aller à Hpa-an.

On embarque donc, puis, quand on est plein, on nous demande de nous serrer pour rajouter 3 personnes… Il n’y a que des locaux et on commence à trouver ça vraiment marrant! Après une demi-heure de route, on s’arrête dans un village ou l’on nous demande de descendre avec nos bagages pour rembarquer à bord d’un véhicule similaire, le tout sous l’indication « no money, no money, ok », car ils s’arrangent entre eux pour payer la suite du voyage. On répétera l’opération une fois et arrivons finalement à Hpa-an vers 14h.

On tente l’hôtel recommandé par notre guide, complet, puis celui le plus proche, qui s’avère très bien (simple, mais bon marché). On sort manger, rentrons nous doucher et rencontrons un Français avec qui nous parlons bien une heure des bons plans du coin et de la Thaïlande qu’il visitera ensuite. Nous ne ressortons finalement que pour visiter la pagode de la ville au bord du fleuve au coucher du soleil et pour un petit tour du marché de nuit.

Les bateaux amènent les marchandises au marché en fin d’après-midi

Le lendemain, nous louons un scooter pour visiter les grottes de la région, dont certaines sont impressionnantes! Elles sont remplies de bouddhas, de stupas et autres constructions religieuses, mais elles sont aussi pour la plupart carrelées… ce sont donc de grandes salles de bain rituelles sous d’immenses voûtes de roche décorées de milliers de micro bouddhas.

Grotte sacrée de Ya Thae Pyan

Nous visitons également un monastère au milieu d’un lac asséché, juchée sur un rocher à la statique improbable.

Le monastère de Kyauk Kalap dans ce qu’il reste du lac

Après le repas de midi, on rentre à l’hôtel pour éviter les heures les plus chaudes et pour prendre nos maillots de bain, puis visite des grottes de Kaw Ka Thawng, escalade de l’éperon rocheux qui les surplombe et petite baignade dans une « piscine » locale où les ados s’ébrouent. Notre présence a tout de même un certain succès…

Au sommet de l’éperon rocheux, Kaw Ka Thawng

En fin de journée, dernière grotte, la plus grande, au milieu des rizières durant le coucher du soleil.

Coucher de soleil sur les rizières, Saddan

Le retour en scooter de nuit est par contre un peu plus scabreux, car les lunettes de soleil, nécessaires pour ne pas se prendre les insectes à 60km/h dans la rétine, sont bien sombres… Mais nous arrivons vivants!

Le lendemain matin, Neus souffre d’une légère indigestion car le curry est bien épicé et nous renonçons à gravir le mont Hpan Pu voisin avant de prendre un bateau pour Mawlamyine.

Pai et Soppong

Nous louons un scooter un peu plus confortable et puissant cette fois-ci, car notre virée nous portera à 170km au nord de Chiang Mai. Après être sortis du trafic urbain, nous suivons d’abord une route principale à 3 voies (une autoroute avec des tuk-tuks, des piétons qui traversent, etc.) durant 1 heure. On s’engage ensuite sur une route secondaire (l’équivalent de nos routes nationales dans les Alpes ou le Jura) qui sillonne à travers la forêt et prend de l’altitude (on perd aussi quelques degrés…). Je commence même a aimé la moto…

Partis un peu tard de Chiang Mai, nous sommes contraints de faire le trajet en un trait, afin d’arriver le soir à Soppong. Nous faisons une halte au col entre Pai et Soppong car un coucher de soleil comme jamais s’offre à nous en arrivant au sommet.

On en a donc plein les yeux (du vent et de la poussière aussi) et arrivons quelque peu fatigués. Mais nous sommes récompensés par une auberge incroyable, petit bungalow simple dans une sorte de jungle touffue. On laisse par contre la découverte du paysage pour le lendemain, car nous arrivons de nuit.

Le lendemain, visite d’un village Black Lahu (l’une des nombreuses ethnies du coin) et d’une grotte juste à côté (ou plutôt rivière souterraine).

Ban Jabo, plateforme sur le paysage alentour

Ban Jabo, cadres de fenêtres minimalistes mais efficaces

On marche 2km dans l’eau trouble jusqu’au nombril, en suivant scrupuleusement le guide qui nous a équipé de frontales. Bien qu’il y ait peu de choses extraordinaires, la sensation d’être si peu de chose dans cette obscurité absolue est étrange. Et pourtant nous observons chauves-souris bien sûr, mais aussi crevettes et cafards…

Grotte de Mae Lanna, à la lueur de nos frontales (l’ombre en bas à droite, c’est moi et le guide)

Nous faisons une pause durant la période la plus chaude de la journée dans notre hôtel, plus précisément sur la terrasse qui surplombe la rivière et équipée de transats… le pied! On visite en fin d’après-midi quelques villages Lisu (une autre ethnie, issue de Chine) qui fêtent le nouvel-an chinois en pétards.

La terrasse du Soppong River Inn

Le lendemain, départ de Soppong pour Pai, avec arrêt sur la route à une cascade (on a failli se vautrer avec le scooter en repartant, tellement c’était raide). Puis dans une source d’eau chaude à proximité, dans laquelle les locaux se baignent tout habillés. L’endroit est simple et enchanteur, on y reste le temps que le bouillon soit prêt…

La source d’eau chaude de Sai Ngam

Finalement on arrive à Pai et visitons le White Bouddha.

Les escaliers qui mènent au White Bouddha

Après avoir trouvé de quoi nous loger pour la nuit, nous rendons pour le coucher du soleil au Pai Canyon, une formation rocheuse improbable alternant de grandes lames de roche avec des sillons de sable plusieurs dizaines de mètres plus bas. Ayant déjà apprécié le coucher de soleil au col, on s’aventure entre crêtes et sillons et traversons la formation rocheuse. Ne voulant pas revenir sur nos pas, on tente de rejoindre le chemin principal à travers champs: sans trop savoir s’il est vraiment cultivé ou non, je reconnais l’odeur du chanvre et me dis que nous ne sommes peu être pas tout à fait au bon endroit. En y regardant de plus près, il s’agit pourtant d’une espèce de menthe, rien à voir avec la marijuana, et pourtant l’odeur est tellement proche…

Pai Canyon

On dort à Pai, visitons le Bamboo Bridge au matin et retournons d’une traite à Chiang Mai, tentons d’y visiter un temple dans les hauteurs, mais il y a tellement de monde que nous y renonçons.

Sukhotai

Sukhotai, la capitale qui a précédé Ayutthaya, est en réalité séparée par 12km entre l’ancienne ville (où sont tous les temples) et la nouvelle (ville ordinaire où mangent et dorment les touristes). Nous logeons à New Sukhotai, flânons au marché et nous mettons en route pour Old Sukhotai.

Le marché de Old Sukhotai au matin

La cheville de Neus étant encore en convalescence, on préfère louer un scooter que de faire toute la journée à vélo.

Notre super scooter! Admirez aussi les tongs de compèt’!

Les ruines de l’ancienne ville sont plus abîmées que celles d’Ayutthaya, mais il s’en dégage un charme, notamment par le fait que la ville entière (l’ancienne) est un parc avec de majestueux arbres et des bassins avec des lotus.

Wat Sa Si

Wat Sa Si

L’après-midi, nous allons visiter quelques autres temples dans les environs de Sukhotai, et la vue y est imprenable: l’ancienne ville est totalement invisible, cachée dans les arbres. C’est aussi impressionnant d’avoir un horizon de terre, comme peut-être dans le plat pays qui est le sien… Quant à nous, nous souffrons pas mal de la chaleur écrasante!

Wat Chang Lom

Vue sur New Sukhotai depuis le Wat Saphan Hin

Ayant vu assez de briques en fin d’après-midi, nous avions repéré quelques rizières magnifiques à notre arrivée en bus dans la ville et décidons d’aller y voir le soleil plonger dans le vert tendre. Exercice un peu hasardeux, car les rizières sont en réalité difficilement accessibles depuis les grands axes routiers. Mais nous profitons pour faire un tour « à la campagne », sous les yeux quelque peu perplexes des habitants.

Le soleil a disparu avant que nous n’arrivions, mais les rizières sont magnifiques

A notre retour en ville, un bruit incroyable attire notre attention: une quantité inimaginable d’oiseaux se sont perchés sur les lignes électriques de la rue et leur chant-cri domine tout. Surprenant et incroyable!