Pai et Soppong

Nous louons un scooter un peu plus confortable et puissant cette fois-ci, car notre virée nous portera à 170km au nord de Chiang Mai. Après être sortis du trafic urbain, nous suivons d’abord une route principale à 3 voies (une autoroute avec des tuk-tuks, des piétons qui traversent, etc.) durant 1 heure. On s’engage ensuite sur une route secondaire (l’équivalent de nos routes nationales dans les Alpes ou le Jura) qui sillonne à travers la forêt et prend de l’altitude (on perd aussi quelques degrés…). Je commence même a aimé la moto…

Partis un peu tard de Chiang Mai, nous sommes contraints de faire le trajet en un trait, afin d’arriver le soir à Soppong. Nous faisons une halte au col entre Pai et Soppong car un coucher de soleil comme jamais s’offre à nous en arrivant au sommet.

On en a donc plein les yeux (du vent et de la poussière aussi) et arrivons quelque peu fatigués. Mais nous sommes récompensés par une auberge incroyable, petit bungalow simple dans une sorte de jungle touffue. On laisse par contre la découverte du paysage pour le lendemain, car nous arrivons de nuit.

Le lendemain, visite d’un village Black Lahu (l’une des nombreuses ethnies du coin) et d’une grotte juste à côté (ou plutôt rivière souterraine).

Ban Jabo, plateforme sur le paysage alentour

Ban Jabo, cadres de fenêtres minimalistes mais efficaces

On marche 2km dans l’eau trouble jusqu’au nombril, en suivant scrupuleusement le guide qui nous a équipé de frontales. Bien qu’il y ait peu de choses extraordinaires, la sensation d’être si peu de chose dans cette obscurité absolue est étrange. Et pourtant nous observons chauves-souris bien sûr, mais aussi crevettes et cafards…

Grotte de Mae Lanna, à la lueur de nos frontales (l’ombre en bas à droite, c’est moi et le guide)

Nous faisons une pause durant la période la plus chaude de la journée dans notre hôtel, plus précisément sur la terrasse qui surplombe la rivière et équipée de transats… le pied! On visite en fin d’après-midi quelques villages Lisu (une autre ethnie, issue de Chine) qui fêtent le nouvel-an chinois en pétards.

La terrasse du Soppong River Inn

Le lendemain, départ de Soppong pour Pai, avec arrêt sur la route à une cascade (on a failli se vautrer avec le scooter en repartant, tellement c’était raide). Puis dans une source d’eau chaude à proximité, dans laquelle les locaux se baignent tout habillés. L’endroit est simple et enchanteur, on y reste le temps que le bouillon soit prêt…

La source d’eau chaude de Sai Ngam

Finalement on arrive à Pai et visitons le White Bouddha.

Les escaliers qui mènent au White Bouddha

Après avoir trouvé de quoi nous loger pour la nuit, nous rendons pour le coucher du soleil au Pai Canyon, une formation rocheuse improbable alternant de grandes lames de roche avec des sillons de sable plusieurs dizaines de mètres plus bas. Ayant déjà apprécié le coucher de soleil au col, on s’aventure entre crêtes et sillons et traversons la formation rocheuse. Ne voulant pas revenir sur nos pas, on tente de rejoindre le chemin principal à travers champs: sans trop savoir s’il est vraiment cultivé ou non, je reconnais l’odeur du chanvre et me dis que nous ne sommes peu être pas tout à fait au bon endroit. En y regardant de plus près, il s’agit pourtant d’une espèce de menthe, rien à voir avec la marijuana, et pourtant l’odeur est tellement proche…

Pai Canyon

On dort à Pai, visitons le Bamboo Bridge au matin et retournons d’une traite à Chiang Mai, tentons d’y visiter un temple dans les hauteurs, mais il y a tellement de monde que nous y renonçons.

Sukhotai

Sukhotai, la capitale qui a précédé Ayutthaya, est en réalité séparée par 12km entre l’ancienne ville (où sont tous les temples) et la nouvelle (ville ordinaire où mangent et dorment les touristes). Nous logeons à New Sukhotai, flânons au marché et nous mettons en route pour Old Sukhotai.

Le marché de Old Sukhotai au matin

La cheville de Neus étant encore en convalescence, on préfère louer un scooter que de faire toute la journée à vélo.

Notre super scooter! Admirez aussi les tongs de compèt’!

Les ruines de l’ancienne ville sont plus abîmées que celles d’Ayutthaya, mais il s’en dégage un charme, notamment par le fait que la ville entière (l’ancienne) est un parc avec de majestueux arbres et des bassins avec des lotus.

Wat Sa Si

Wat Sa Si

L’après-midi, nous allons visiter quelques autres temples dans les environs de Sukhotai, et la vue y est imprenable: l’ancienne ville est totalement invisible, cachée dans les arbres. C’est aussi impressionnant d’avoir un horizon de terre, comme peut-être dans le plat pays qui est le sien… Quant à nous, nous souffrons pas mal de la chaleur écrasante!

Wat Chang Lom

Vue sur New Sukhotai depuis le Wat Saphan Hin

Ayant vu assez de briques en fin d’après-midi, nous avions repéré quelques rizières magnifiques à notre arrivée en bus dans la ville et décidons d’aller y voir le soleil plonger dans le vert tendre. Exercice un peu hasardeux, car les rizières sont en réalité difficilement accessibles depuis les grands axes routiers. Mais nous profitons pour faire un tour « à la campagne », sous les yeux quelque peu perplexes des habitants.

Le soleil a disparu avant que nous n’arrivions, mais les rizières sont magnifiques

A notre retour en ville, un bruit incroyable attire notre attention: une quantité inimaginable d’oiseaux se sont perchés sur les lignes électriques de la rue et leur chant-cri domine tout. Surprenant et incroyable!

Khon Kaen et Phu Kradung

Nous décidons de faire 2-3 jours séparément, puisque Neus doit rester quelque temps tranquille pour soigner sa cheville. Je pars donc seul à Phu Kradung, alors qu’elle reste dans un hôtel chouette de Khon Kaen (voir la version en Catalan pour son récit).

Phu Kradung

Ce parc national consiste en une montagne conique d’une dizaine de kilomètres de diamètre, tronquée à 1’200m d’altitude (un gros flan). On y accède par le village de base, en empruntant un chemin de 5.5km pour 1’000m de dénivelé à 25°C… Ça m’a pris 2h30, suivi d’une promenade sur le plateau supérieur de 7.5km à plat. J’en suis assez fier quand même! 😉

Plus concrètement, c’est un parcours passant de la forêt sèche persistante à la pinède au sommet, en passant par d’exubérantes touffes de bambous.

Les bambous flamboyants à la montée

Et c’est aussi une autoroute à porteurs, car il n’y a pas d’accès motorisé au sommet et il faut bien ravitailler le camping et surtout porter les bagages des vacanciers… Ces machines montent 80kg, ils sont impressionnants.

C’est flou, mais on comprend…

Au sommet, un gigantesque camping industriel, sans charme. Et c’est un peu déconcertant de voir les Thaïs faire de gros efforts de communication pour la gestion des déchets dans le parc, alors que tous les stands de bouffe emballent tout dans du plastique, souvent à double. Et toutes les eaux usées sont balancées dans le cours d’eau, et comme on est au sommet du parc, ça garanti la pollution de l’ensemble des sources d’eau pour la vie sauvage. Autant dire qu’il y a du boulot en matière de prise de conscience… En même temps c’est joli, les cascades font bain-mousse!

Le lendemain, petit tour desdites cascades et retour en plaine. La descente, par contre, je la sens un peu plus…

Proche de la cascade de Pen Pob Mai (c’est la saison sèche…)

Pak Chong et Khao Yai

Comme on a beaucoup aimé la tranquillité de Ko Kut, on décide de dévier un peu notre itinéraire dans le Nord-Est de la Thaïlande, région moins touristique et connue pour ses parcs nationaux. Khao Yai est proche d’Ayutthaya et constitue notre première expérience de randonnée thaïe.

On prend donc le train pour Pak Chong, ville la plus proche de l’entrée du parc, et rencontrons 2 Australiennes très sympas à la gare, toutes aussi paumées que nous pour ce qui est de se rendre au parc. On finit, après quelques hésitations et demandes de renseignements, par prendre un songthaew, sorte de taxi collectif XXL.

Arrivés au camping du parc après une heure de route, on loue le matos et nous installons (merci Dim et Jo pour les vacances en Sardaigne, quelques bons souvenirs qui reviennent!). Il nous reste l’après-midi et nous partons à travers la forêt voir une cascade.

Khao Yai, cascade de Haew Suwat

Soirée au camping, avec les Australiennes et un Français rencontré l’après-midi. On apprend que l’auto-stop est de mise à l’intérieur du parc et qu’un bus relie l’entrée du parc à Pak Chong pour 10 fois moins cher que notre songthaew.

Le lendemain, on marche dans le parc, entre les singes, les tortues, les serpents et, dans le lointain, le cri d’un éléphant sauvage. On rencontre d’ailleurs une Française, membre d’une ONG qui a développé un logiciel de reconnaissance faciale pour éléphants, histoire de pouvoir les pister sans leur mettre un émetteur.

Khao Yai, trail #5

Khao Yai, tour d’observation

Le retour du parc fut par contre plus épique… On réussit facilement à obtenir un auto-stop à l’arrière d’un pick-up pour… Pak Chong directement, quelle aubaine!

La coupe pick-up à 100km/h

Sauf qu’à l’arrivée dans les bouchons de la ville, notre conductrice décide qu’elle préfère rentrer chez elle, sans rien nous dire. Heureusement que Maps.me nous permet de savoir où nous sommes et de demander à descendre, sinon nous aurions fini à 80km de notre destination… Elle nous dépose donc au bord de l’autoroute, du mauvais côté pour notre destination. On marche donc vers la passerelle la plus proche, Neus se foule légèrement la cheville et nous faisons à nouveau du pouce. En 20 minutes on est à la gare, et nos nouveaux transporteurs nous offre même deux épis de maïs.

Le soir la douleur de la cheville de Neus se réveille et nous décidons de tenter tout de même de rejoindre Khon Kaen le lendemain matin, car notre hôtel est tout pourri. Ce dernier est par contre juste à côté de la gare et Neus y traîne sa patte tant bien que mal.

Ayutthaya

Après quelques jours à la douceur des îles, on remonte vers le Nord, dans l’ancienne capitale du Siam. Les temples sont cette fois-ci plutôt en ruines, mais comme disait l’autre, la belle architecture est celle qui laisse de belles ruines!

On apprécie la fraîcheur de la nuit que nous découvrons dans ce pays lors de notre arrivée en soirée dans la ville (jusqu’ici il faisait plutôt dans les 30°C, 35°C la journée – pour un bulletin météo complet, s’adresser à Norbert → P12 private joke). Par contre, le lendemain, visite des temples à vélo sous un soleil de plomb, finissant presque en insolation…

Wat Mahathat, la tête d’un Bouddha dans un banian

Visitant le site en même temps que nous, une école entière suit un cours sur le temple. Neus est durant un instant la star d’un petit groupe d’élèves, curieux de notre look ou de notre langue, on ne le saura jamais, mais ils auront en tous cas immortalisé le moment sur leurs smartphones (je n’ai pas eu le temps d’en faire de même, immédiatement gênés qu’ils ont été par mon approche).

Wat Phra Sri Sanphet, la classe en plein air

Wat Phra Sri Sanphet, les 3 chedîs

Wat Chai Watthanaram, les Bouddha « en pièces détachées »

Le couché du soleil sur le Wat Mahathat, les épaules un peu rouges…