Don Khon (4’000 îles)

Bon, on doit l’avouer: c’est la crise! On la voyait pointer, mais là, elle est bien là. Cela fait maintenant plus de 2 mois que nous sommes en route, nous ne nous sommes posés que très relativement à Luang Prabang et, surtout moi, je commence à en avoir sec du « que fait-on », « que va-t-on voir aujourd’hui »… J’ai l’impression d’avoir vu plein de choses, mais à quoi bon, une cascade de plus, une montagne de plus, une grotte de plus, qu’est-ce que ça m’apporte? Les échanges avec les locaux, ça se limite au 10’000 kips par-ci, par-là et les rapports désintéressés sont très limités. Bref, y’en a marre!

Et il aura fallu attendre la fin de la boucle des Bolavens et quelques engueulades pour que le raz-le-bol se transmette à Neus, et nous arrivons à la conclusion que ce qu’il nous manque, c’est un peu de culture, une ville, du farniente, ou quelque chose qui nous sorte de cette quête continue de nature à défaut de trouver des gens (pas qu’ils n’existent pas, mais il faut dire que les conversations en thaï, myanmar et lao sont courtes et simples). Les quelques cafés sympas de Paksé, que nous avons beaucoup appréciés, nous ont aussi ouvert les yeux sur le manque de distance que nous avions par rapport à notre propre voyage.

Donc 2 options majeures s’offrent à nous: baster sur le sud-est asiatique et passer directement à Singapour et la Nouvelle-Zélande (on rêve de musées, de grande ville et d’anglophones) ou se poser suffisamment longtemps pour rien foutre le temps de recharger les batteries avant le Cambodge. Et voici que le hasard fait bien les choses: la prochaine destination logique est justement destinée aux fatigués du voyage comme nous… 4’000 îles, dont 3 accessibles aux touristes, où le farniente nous est promis. On se donne donc quelques jours pour la réflexion…

On prend donc un bus pour Naka Sang, puis un bateau pour Don Khon, l’île la plus tranquille, redoutant un relent de Vang Vieng sur Don Det, juste en face.

On embarque à Naka Sang

On arrive en début d’après-midi et prenons nos quartiers dans un bungalow surplombant la rivière, avec hamac sur la coursive s’il-vous-plaît. S’ensuit le début du renouveau, car le plus grand effort, après se lever le matin, est de savoir si on veut rien faire dans le hamac au dessus du fleuve, ou rien faire en sirotant une glace dans le bar à 50m… Quand l’ennui nous gagne tout de même, on s’autorise à ouvrir un livre ou à rédiger ces lignes 😉

Bon, j’avoue, c’est dur… il faut bouger le genou pour se balancer

Et la vue n’est pas dégueu…

On alternera aussi 2 restaurants, l’un tenu par un Chinois passionné (il nous raconte toute l’énergie qu’il met dans sa cuisine) et solitaire (1h30 pour deux plats, 1h pour les desserts quand nous sommes seuls), et l’autre tenu par un couple Franco-Lao qui relève bien le niveau… et le prix. Mais nous décidons que nos batteries et nos papilles méritent bien un peu de luxe ;-).

Nous resterons au total 3 jours à rien faire, bien que l’engourdissement de nos jambes nous pousse à faire, de bonne heure pour échapper à la chaleur, le tour de Don Khon en vélo le premier jour…

Ça ne se voit pas, mais on transpire déjà, il n’est pas 10h

Quelques ponts ingénieux mais un peu souples

… le tour de Don Det à pied le deuxième…

Le Mékong se précipite entre Don Det et Don Khon

Le pont de l’ancien train français

 

… puis rien, mais vraiment rien, le troisième jour. Sauf peut-être le plus important: prendre la décision de continuer en direction du Cambodge le lendemain!