Alice Springs

De retour des MacDonnell Ranges, on décide de passer la journée en ville, car on a déjà vu assez de waterholes. On commence par l’ANZAC Hill, une colline devenue mémorial aux héros de la guerre. C’est assez affligeant de faire le rapport entre ce monument et la question que l’on m’avait posée sur une aire de repos: pourquoi la Suisse n’est-elle pas victime du terrorisme? Après une courte réflexion, j’avais répondu que nous étions un petit pays, avec une politique d’intégration des étrangers améliorable mais qui fonctionne et, surtout, que l’on ne prétend pas défendre la paix en faisant la guerre à l’autre bout du monde pour le compte d’un pays tiers. Bref, ces héros me semblent bien plus des martyrs de leur propre élite politique que des anges gardiens de la paix, mais bon, c’est personnel…

Alice Springs depuis l’ANZAC Hill

On enchaîne ensuite avec un musée sur l’épopée ferroviaire à travers l’Australie, mais en y arrivant on se trompe d’entrée et finissons au Hall of Fame, un musée sur l’automobile complètement à chier. Je visite quand même le musée du train… tout aussi intéressant.

Hall of Fame

Le wagon restaurant

Un lavabo élégant

Le train Adélaïde-Alice Springs

Le lendemain, nous arrivons au bout de notre route, ayant parcouru pas loin de 5’000km dans notre campervan. La perspective de porter nos sacs, de dormir à l’hôtel et d’avoir plus de 3m2 à disposition devient autant une nécessité qu’un projet.

Nous rendons le campervan sans encombre, mesurons le soulagement psychologique et louons des vélos pour nous rendre… nulle part, juste pour profiter d’un autre mode de transport, dans le silence et dans le vent frais du désert. On pédale une vingtaine de km dans le bush en direction de Simpsons Gap, puis revenons en ville pour visiter le Museum of Central Australia.

40 kilomètres dans le bush

Le musée est une révélation puisque, pour la première fois, l’exposition d’art aborigène dépasse le boomerang, le caillou et la petite toile à ramener en souvenir et le musée s’est doté d’une véritable curatelle.

Araluen cultural centre

Probablement aussi une carte de géo 😉

On profitera aussi de ne plus être soumis au rythme solaire pour passer la soirée en ville et se faire un resto très sympa. En rentrant à l’hôtel, on assiste à la projection d’un vieux film italien, Io Non Ho Paura, au bord de la piscine dans de grands coussins-sofas. C’est tellement bien, il y a des gens, du cinéma, 10m2 par personne ; on réalise à quel point le campervan était devenu un poids!

Le lendemain, on fait nos sacs et nous envolons pour Sydney, ultime étape de ce voyage.

Flinders Ranges

Un léger raz-le-bol s’installe et on ne sait pas trop comment en sortir, sinon en continuant vers de nouveaux horizons. On se réjouit de l’Outback, de ses décors grandioses et de sa relative chaleur surtout!

On fait une halte au Mont Remarkable pour une petite randonnée. Il s’avère que c’est le paradis du mountain bike, et on s’adapte: petite virée en vélo, bien que nous ne soyons pas vraiment experts de ce type de cyclisme. Mais je vais bien aimé et Neus… suivra pour me faire plaisir, mais on peut pas dire qu’elle s’impatiente de refaire 😉

Ça grimpe…

Et ça redescend… Lausanne au naturel, quoi!

On continue ensuite vers les Flinders Ranges, laissant sur la route la visite des innombrables repères altimétriques érigés en monuments historiques (il faut dire que les Australiens ont un rapport particulier à l’histoire…). Le décors change radicalement, devenu une sorte de steppe aride. Les températures évoluent aussi, avec des journées tièdes, mais des nuits glaciales (elles sont sèches, donc plus supportables qu’au Victoria).

Ça commence à être grandiose!

On visite tout de même Quorn et dormons sur une aire de repos le long de la route, où nous rencontrons enfin un peu de monde, des Australiens du sud en quête de chaleur aussi 😉

Le lendemain, on arrive finalement à Wilpena et faisons une petite randonnée jusqu’à un point d’observation sur une plaine ressemblant à un cratère. On découvre sur le chemin la vie des premiers colons, éleveurs puis agriculteurs, dans cet endroit propice, puisque relativement humide, mais hostile en même temps, car fragile.

La plaine, à la végétation plus exubérante, fut une exploitation agricole durant le XIX et début du XXème siècle. Il s’agit accessoirement d’un site sacré pour les Aborigènes

Sur le retour, nous visitons un canyon peint par les Aborigènes, un ancien village d’éleveurs de mouton en ruine et referons une halte à Quorn pour une lessive.

Sacred Canyon

Quelques traces aborigènes

Un ancien village d’éleveurs

Quorn, entre lessive et café sympa

Ce début d’Outback nous recharge les batteries et nous remet le goût du voyage à la bouche. On se réjouit de poursuivre vers le nord, vers des paysages différents, un peu plus chauds et où commence à percer une vague notion d’histoire autour de la rencontre entre colons et colonisés.

Siem Reap i Angkor Wat

Arrivem a Siem Reap a mitga tarda cansats amb un sol espatarrant. Superem la horda de tuk-tuks quan baixem del bus (ens acostumem ràpid a tant de tuk-tuk que et crida i ens ho prenem de bon humor) i caminem fins al nostre hotel. Arribem baldats de tanta calor i de la nostra visita a banlung on haviem tingut una experiència única, però no haviem dormit gaire. El que ens queda del dia el passem a prop de l’hotel dins d’un cafè molt agradable que hi ha prop i preparem la visita als temples d’Angkor de l’endemà. Ens fa una mica de pal, ja que estem cansats i demà ens hem d’aixecar molt d’hora. Per donar-li un toc especial a la visita decidim que la farem en tàndem (bicicleta per a dues persones), però ens saltem la sortida del sol, necessitem les hores de son.

A les 6:30 del matí del dia següent ja estem a sobre del nostre tandem conduint pels carrers de Siem Reap. Hem fet bé de renunciar a la foto d’Angkor Wat a l’alba, el cel està enuvolat i no es veu el sol (ole ole!!). A més tindrem un dia menys calorós que ahir i perfecte per la bici (ole ole again!!). El nostre objectiu del dia és fer els temples del circuit principal, que ells anomenen circuit petit.

La primera parada és per comprar les entrades de un dia del recinte (37$ O_O per cap). No hi ha cua i tot rutlla ràpidament: ens fan una foto, imprimeixen els bitllets i llestos! A pedalejar! Cal dir que cada local que ens creuem ens mira com si mai hagués vist un tandem i es riu. Inclús els conductors de tuk-tuk ens fan comentaris :P.

Primera parada: Angkor Wat. Representa que es el temple més maco, símbol de cambodja i tal… a nosaltres no ens ha matat. A Math li pesa la manca de son i la mala restauració dels temples i està una mica de males.

Angkor Wat

No ens entretenim gaire i passem a la següent destinació: el Ta Phrom, temple on es van rodar escenes de la pel·lícula de Tom Raider. Bé, de fet pel camí ens anem parant a altres temples més petits que ens agraden força (a mi, pq Math ho troba tot lleig).

Sur notre beau tandem

Ta Phrom, les fromagers (l’arbre) disloquent les ruines

Porte de la Victoire

Ens hi estem tot el matí visitant les ruines dels temples i bona part del migdia. Poc abans de dinar Mathieu es posa de millor humor i comença a gaudir de la visita.

Baphuon

Baphuon, pas tout à fait adapté à mon gabarit

Bayon, le temple aux multiples visages

Visitem temples fins les 15 de la tarda i després tornem pedalejant cap a Siem Reap a descansar.

L’endemà ens el prenem de relax i organitzem una mica la resta del viatge. Gaudim dels restaurants i cafès agradables que ofereix la ciutat, fem rentadora i comprem un bitllet de bus de nit per anar a Sihanoukville des d’on surten els baixells per les illes. Com que tenim encara un dia més en aquesta ciutat decidim anar al museu d’Angkor Wat on creiem que ens donarà una visió més global dels temples i la cultura khmer. Doncs no. Gran decepció. El museu no val la pena. Potser amb audio guia millora la cosa, però els panells explicatius del museu no són gaire clars ni entenedors. Francament una visita aburrida i llarga. Tornem a l’hotel i esperem que ens vinguin a buscar pel nostre bus-hotel, on farem el viatge estirats en llitera 😀

Don Khon (4’000 illes)

Bon, on doit l’avouer: c’est la crise! On la voyait pointer, mais là, elle est bien là. Cela fait maintenant plus de 2 mois que nous sommes en route, nous ne nous sommes posés que très relativement à Luang Prabang et, surtout moi, je commence à en avoir sec du “que fait-on”, “que va-t-on voir aujourd’hui”… J’ai l’impression d’avoir vu plein de choses, mais à quoi bon, une cascade de plus, une montagne de plus, une grotte de plus, qu’est-ce que ça m’apporte? Les échanges avec les locaux, ça se limite au 10’000 kips par-ci, par-là et les rapports désintéressés sont très limités. Bref, y’en a marre!

Et il aura fallu attendre la fin de la boucle des Bolavens et quelques engueulades pour que le raz-le-bol se transmette à Neus, et nous arrivons à la conclusion que ce qu’il nous manque, c’est un peu de culture, une ville, du farniente, ou quelque chose qui nous sorte de cette quête continue de nature à défaut de trouver des gens (pas qu’ils n’existent pas, mais il faut dire que les conversations en thaï, myanmar et lao sont courtes et simples). Les quelques cafés sympas de Paksé, que nous avons beaucoup appréciés, nous ont aussi ouvert les yeux sur le manque de distance que nous avions par rapport à notre propre voyage.

Donc 2 options majeures s’offrent à nous: baster sur le sud-est asiatique et passer directement à Singapour et la Nouvelle-Zélande (on rêve de musées, de grande ville et d’anglophones) ou se poser suffisamment longtemps pour rien foutre le temps de recharger les batteries avant le Cambodge. Et voici que le hasard fait bien les choses: la prochaine destination logique est justement destinée aux fatigués du voyage comme nous… 4’000 îles, dont 3 accessibles aux touristes, où le farniente nous est promis. On se donne donc quelques jours pour la réflexion…

On prend donc un bus pour Naka Sang, puis un bateau pour Don Khon, l’île la plus tranquille, redoutant un relent de Vang Vieng sur Don Det, juste en face.

On embarque à Naka Sang

On arrive en début d’après-midi et prenons nos quartiers dans un bungalow surplombant la rivière, avec hamac sur la coursive s’il-vous-plaît. S’ensuit le début du renouveau, car le plus grand effort, après se lever le matin, est de savoir si on veut rien faire dans le hamac au dessus du fleuve, ou rien faire en sirotant une glace dans le bar à 50m… Quand l’ennui nous gagne tout de même, on s’autorise à ouvrir un livre ou à rédiger ces lignes 😉

Bon, j’avoue, c’est dur… il faut bouger le genou pour se balancer

Et la vue n’est pas dégueu…

On alternera aussi 2 restaurants, l’un tenu par un Chinois passionné (il nous raconte toute l’énergie qu’il met dans sa cuisine) et solitaire (1h30 pour deux plats, 1h pour les desserts quand nous sommes seuls), et l’autre tenu par un couple Franco-Lao qui relève bien le niveau… et le prix. Mais nous décidons que nos batteries et nos papilles méritent bien un peu de luxe ;-).

Nous resterons au total 3 jours à rien faire, bien que l’engourdissement de nos jambes nous pousse à faire, de bonne heure pour échapper à la chaleur, le tour de Don Khon en vélo le premier jour…

Ça ne se voit pas, mais on transpire déjà, il n’est pas 10h

Quelques ponts ingénieux mais un peu souples

… le tour de Don Det à pied le deuxième…

Le Mékong se précipite entre Don Det et Don Khon

Le pont de l’ancien train français

 

… puis rien, mais vraiment rien, le troisième jour. Sauf peut-être le plus important: prendre la décision de continuer en direction du Cambodge le lendemain!

Llac Inle (Nyaung Shwe)

Després de travessar el llac Inle amb la barca arrivem a Nyaung Shwe, un poblet al nord del llac on es concentren els restaurants i hostals de la regió. A l’hostal ja tenen les nostres maletes així que estem llestos per descansar de la llarga caminata i anar a sopar amb el Will i la Emi.

L’endemà ens llevem i reservem un vol per anar a Keng Tung (pronunciat Cheng Tong), capital de l’estat Shan a l’est de Myanmar. La carretera que hi porta es considera conflictiva i els estrangers tenen prohibit utilitzar-la (pels locals no es gaire recomanable tampoc). L’únic accés és per avió. Però ens han dit que val molt la pena ja que el fet de que sigui més inaccessible la fa una ciutat més autèntica i tranquila i des d’allà podrem agafar un bus per travessar la frontera amb la Tailàndia.

Ara que ja tenim els vols lloguem unes bicis per fer una volteta pel llac. Travessem el pont que comunica amb la banda esquerra del llac i seguim la única carretera que hi ha. El primer tram de la ruta és plà i està cobert per l’ombra dels arbres. Però el comfort s’acaba ràpid quan arribem a una pujadeta (no gaire forta, pero les nostres bicis no tenen marxes aixi que el minim canvi de desnivell es fa dur!) que ens fa seguir el llac per l’esquerra i s’acaben els arbres que ens protegeixen. Abancem fins a un turonet amb un temple. Pujem les escales per tenir una mica de vista sobre el llac i coneixem a un noi romanés que ens explica que podem travessar el llac amb barca fins a la riva oposada i que si compartim la barca amb ell ens sortirà millor de preu.

La vista desde el temple

Aixi que continuem amb les bicis fins a Kaung Daing on dinem tots junts i agafem la barca que travessa el llac (bicis icloses!) fins a Maing Thauk. El paisatge del llac és preciós, amb els jardins flotants, casetes dins de l’aigua i barques de pesca.

El port de Kaung Daing

Els jardins flotants i les casetes dins de l’aigua

El nostre capità i el seu motor de camió

Arribem a l’altra riva per un pont de fusta molt llarg que travessem a peu amb les bicis. Des del pont hi ha diversos restaurants al mig de l’aigua els quals només son accessibles en barca.

El port a Maing Thauk, al principi del pont de fusta

Sobre el pont de fusta

Un cop a terra ferma tornem a agafar les bicis i anem fins a una piscineta natural que hi ha aprop. Fa molta calor i Mat i jo ens posem els banyadors disposats a capbussar-nos. Jo a més em cobreixo amb un pareo que tinc per banyar-me ja que totes les noies locals es banyen vestides. Només entrar un noi em fa senyal que he entrat per la banda dels homes i que he d’anar a l’altre banda a on són les noies. Visca la igualtat! Aixi que vaig cap a la meva zona a refrescar-me. De fet, a la piscineta no hi som gaire estona. L’aigua es freda i de seguida en tens prou. Ens canviem i agafem el cami de tornada amb les bicis.

Per la zona hi ha una plantació de vinyes i anem a veure la posta de sol a la bodega on pots degustar els vins de producció local. No es que estiguin per tirar-hi cohets però les  vistes són molt maques. A més ens trobem amb la Nicole, la noia suissa que ha fet el trek kalaw-Inle amb nosaltres i passem una bona estona junts i amb la colla del seu hostal.

Un cop el sol s’ha post tenim encara una hora justeta de llum. Tornem a agafar les bicis i tornem cap a Nyaung Shwe. L’últim tram el fem de nit però amb la super llanterna frontal que vam comprar a Kalaw no tenim cap problema 😛 Ens despedim del Romanés i anem cap a l’hotel.

Una escola privada en construcció, amb taulada de bambú…

Encara tenim un dia dins a agafar el nostre vol, així que aprofitem per descansar per Nyaung Shwe i planificar una mica (no gaire!) els següents dies del viatge.

Finalment agafem un taxi fins a l’aeroport de Heho (pronunciat Hiho) per agafar el nostre vol fins a Keng tung. A l’aeroport tenim la sort de veure tres persones de la tribu Akha vestides de manera tradicional. Les pobres no paren de rebre demandes de turistes per fer-lis fotos.