The Great Ocean Road

Nous avons accompli nos 2 premières semaines australiennes et changeons aujourd’hui de véhicule (en gros le même, mais d’une autre compagnie, car ni l’une ni l’autre n’avait de véhicule disponible pour toute la durée de notre séjour). Journée administrative donc, accompagnée de quelques heures de route pour entrer et sortir de Melbourne.

Nous rejoignons la Great Ocean Road, au sud-ouest de Melbourne, et sautons les 3 premières haltes: nice beaches, on a déjà vu et c’est pas la saison. On dort donc dans les hauts de Lorne, au regret de ne pouvoir nous rendre quelques kilomètres plus haut dans un restaurant gastronomique (180$ par pers. plus 120$ pour le vin et réservation bien à l’avance nécessaire).

Nous longeons la côte sur une route assez belle, probablement géniale lorsque, l’été, on peut s’arrêter tous les 10km sur une plage différente. Les villages qui l’occupent sont par contre sans aucun intérêt.

La route surplombée par une architecture assez audacieuse (on aimerait bien visiter, mais bon)

On s’arrête finalement au Maits Rest, une forêt primaire improbable dans le paysage côtier. Les arbres y ont des bases énormes qui furent probablement des abris pour certains habitants précoces de la zone.

Maits Rest

Un abri pour hobbit?

On visite ensuite le phare qui occupe la pointe sud de l’itinéraire, le cap Otway, car cette côte trompeuse présente de grands éperons rocheux à fleur de l’eau où de nombreux navires échouèrent (la côte est aussi connue sous le nom de Shipwreck Coast). Comme le phare original a été remplacé par un beacon (petit phare solaire automatisé), on peut visiter l’ancien jusque dans la lanterne: impressionnant!

Beaucoup de bateau échouèrent après avoir fait le tour de la terre depuis l’Europe, sur le dernier bout

Un phare qui en a donc sauvé plus d’un

On file ensuite sur Port Campbell, sans grand intérêt non plus, mais nous arrêtons en chemin aux 12 Apostles, des formations rocheuses que la mer a façonnées. Il n’y en a jamais eu 12, mais leur nom original, le Porc et la Truie, n’était pas très touristiquement attrayant. Il fut donc changé en 12 apôtres, comme quoi on associe assez vite l’église aux cochons 😉

Oh, les gros cailloux dans la mer…

2 ombres regardent la mer à Port Campbell

On arrive ensuite à Warrnambool, cette fois bien plus à notre goût. Petite ville assez tranquille, mais avec quelques bâtiments intéressants.

Le Town Hall de Warrnambool

Les premiers arrivés

Des tentatives contemporaines

Une certaine qualité tout de même

Le coucher de soleil au bord de l’océan

Après cela, on est de nouveau pris par une certaine lassitude quant à la côte australienne et décidons de filer tout droit vers le Mont Gambier.

Upper Murray

Nous visitons d’abord Corryong, ville sans grand intérêt, mais offrant un musée assez touchant: tous les objets dont les habitants ne savent que faire et qui ont une quelque forme d’histoire finissent au musée. Ils ont donc organisé la visite par « pièce », de la cuisine à la pharmacie en passant par quelques cailloux aborigènes.

La cuisine

J’y ai même retrouvé mes skis 😉

Nous prenons ensuite la route qui longe la rivière Murray, nous arrêtons pour une balade sur une colline, puis continuons sur Albury pour y faire une lessive.

La plaine où sillonne le Murray

Un bistrot-superette à la déco bien locale

Sur la crête de Kurrajong

Une balade d’art aborigène à Albury… on retiendra la rivière, c’est mieux…

On passe la nuit près du lac de retenue du barrage de Hume, grillade de kangourou au menu 😉

L’intérieur de notre campervan

Les grillades au bord du lac

Le lendemain, en route pour Beechworth et Bright, en passant par Yackandandah, des villes dont les rues principales datent du XIXème et sont heritage… bon, mis à part Yackandandah, c’est plus pour le principe de s’inventer une histoire qu’ils n’ont pas vraiment que pour la présence de bâtiments vraiment intéressants… Elles présentent un intérêt en automne, car elles sont plantées d’arbres venus d’ailleurs dont les feuilles jaunissent, ce que les forêts alentours ne font visiblement pas. Mais l’automne est déjà passé à notre arrivée.

Les derniers érables de Beechworth

Une cascade sur le mont Buffalo

Un peu déçus par ces villes heritage par vraiment folichonnes, on met le cap sur Bendigo, une ville plus grande et au passé marqué par la ruée vers l’or.

Queenstown i Milford Sound

Après un road trip bien joli en bord de mer, nous rentrons à nouveau dans les terres en direction de Queenstown, la capitale des sports d’hiver. Nous avons un jour pour le moins maussade et, sur le chemin, nous nous arrêtons pour une activité couverte: le Puzzling World. C’est une attraction qui a commencé dans les années 70-80 par un labyrinthe géant et qui s’est poursuivie par des expositions sur les illusions d’optiques et des sens.

Le clou de la visite est une pièce inclinée à 15°, mais dont le contenu (un billard, une fontaine et des escaliers) est horizontal… Le cerveau compense et on ne comprend pas très bien pourquoi l’eau remonte, la bille aussi et, au bout d’un moment, on perd gentiment la notion d’équilibre. Par contre, pour ce qui est des illusions d’optiques, c’est un peu connu et enfantin, mais il y a 2-3 choses intéressantes.

Puzzling World

L’arrêt suivant nous permet de visiter Arrow Town, une bourgade heritage comme ils les appellent, où les bâtiments du XIXème côtoient un quartier chinois: les kiwis manquaient de main-d’oeuvre pour les mines d’or et sont allés, comme nous avec les Italiens dans les années 60, les chercher en Chine. D’abord recherchés et bienvenus, ils ont vite été ghettoïsés dans leur quartier.

Un style de chinatown moins connu

Nous arrivons finalement à Queenstown, sorte de Zermatt aux antipodes, sans l’aspect historique (i. e. jolies petites maisons en bois). On n’en admirera pas vraiment le cadre, puisque le ciel n’est guère plus haut que les dernières villas de luxe du coteau, et nous préférons continuer notre route vers le sud, en espérant trouver mieux et plus sympa à Te Anau. On y achète toutefois nos billets pour la croisière dans le Milford Sound, must see de l’île du sud.

Nous faisons une halte à Te Anau, réputée pour ses tartes à la viande (Pies), qui nous servirons de 10h copieux. N’ayant pas la motivation ni le temps de faire une marche, on se promène au bord du lac, on profite d’un hotspot wifi pour écrire quelques articles du blog et nous reposer, jusque vers 15h.

Méditation au bord du lac

J’ai trouvé un petit kiwi en chocolat… 😉

Nous devons ensuite nous rapprocher de Milford Sound, car la route depuis Te Anau est trop longue pour être à 10h sur place. Le paysage le long de la route est incroyable, passant d’un tapis ondulant que les couleurs d’automne ont déjà colonisé à des montagnes escarpées entre lesquelles s’étendent plaines et lacs.

En sortant de Te Anau

Eglinton Valley

Mirror Lakes

En approchant le fjord

Nous passerons la nuit dans le dernier camping gratuit de la vallée, n’y seront pas seuls, et gèlerons littéralement! Le matin, les flaques dans la boue se sont couvertes d’une fine pellicule de glace, alors que le paysage s’est couvert d’un léger manteau blanc de givre. Nous levant à l’aurore, car transis de froid, nous faisons une petite balade matinale dans le bois à côté avant de nous mettre en route pour notre bateau: la journée est prometteuse, le ciel est absolument dégagé 😉

Vous avez dit froid?

On est pas seuls, et contents de ne pas être sous tente

On gagne quelques degrés dans la forêt…

Balade matinale

On arrive finalement au fjord et embarquons sur notre bateau. Nous irons jusqu’à la mer et ferons demi-tour, admirant les falaises alentours plonger directement dans la mer (600m d’altitude, mais 300m de profondeur, c’est les falaises sous-marines les plus profondes du monde, semble-t-il), des phoques qui se réveillent et vomissent (good morning everybody), des cascades et, semble-t-il par une chance exceptionnelle, des dauphins.

Départ!

C’est parti!

Le lever du soleil derrière les falaises

Les dauphins tournent autour du bateau

La digestion est difficile

Une douche gratuite

Sur la fin de l’itinéraire, il commence à faire un peu frais…

On finira la journée à Te Anau, avant de descendre un peu plus au sud pour la nuit.

Taranaki

Ayant prévu 2 semaines par île, nous sommes un peu en avance et ne savons pas trop si prolonger notre séjour au nord ou filer directement au sud. On décidera finalement de rester au nord et d’aller voir la montagne que l’on voyait à l’horizon lors de notre randonnée au Tongariro.

Pour rejoindre le mont Taranaki, nous empruntons la Forgotten World Highway, une route sinueuse qui traverse un paysage qui rappelle la Vallée enchantée de Petit pied ou un truc du genre. La route étant relativement longue et épuisante à conduire, nous nous arrêtons pour la nuit au milieu de nulle part, complètement isolés. Dans ce décors, nous sachant à des km de la civilisation, on flippe un peu… mais la nuit se passe finalement très bien.

Une nuit au bout du monde…

Le lendemain, on continue la route pour passer un petit moment à l’étranger: nous séjournons 2 heures dans la très sérieuse République de Whangamomona, un village figé dans le temps, n’ayant pas survécu à la suprématie du camion (Whangamomona était un centre régional pour le commerce agricole, mais aujourd’hui les paysans traitent directement avec les villes alentours).

La poste

L’ancienne banque

Sabag version Whangamomonaise

C’est le bout du monde

On arrive enfin à Stratford, puis montons le versant est du mont Taranaki. Nous passons à l’I-Site (office du tourisme kiwi) et rencontrons une femme absolument géniale, complètement enthousiaste et très pointue dans les conseils qu’elle donne. On visite les Dawson Falls pour ce qui nous reste d’après-midi.

Notre camp de base, avec le Fanthams Peak à gauche

Le lendemain, nous escaladons le Fanthams Peak, le petit frère du Taranaki. Nous démarrons la marche alors que le sommet est dans les nuages. C’est 1’000m de dénivelé sur 5km, d’abord tranquillement dans une forêt puis, lorsque la végétation devient plus rare, des escaliers en bois. Les 300 derniers mètres sont par contre une horreur: c’est un champ de petit cailloux volcaniques, sans substrat ni plante, et tous les 2 pas on redescend d’un… On mettra plus d’une heure et demi pour ce dernier bout, mais nous arrivons fiers de l’effort consenti et surtout récompensés par un ciel complètement dégagé!

La forêt du début

Les escaliers de la mort (1’880 marches)

Ça monte à peine…

Au sommet, nous rencontrons 2 femmes maories avec qui nous sympathisons. L’une d’elle est tatouée autour de la bouche et arbore 2 balles de cotons qu’elle fait tourner autour d’elle en chantant. Elle nous fait une démo, c’est très beau, d’autant plus dans ce décors!

Une belle rencontre!

La descente est bien plus rapide, mais nous terminons les genoux en compote! Arrivés en bas, nous roulons encore jusqu’à la côte nord et dormons à Waitara. Le lendemain, petite pause urbaine à New Plymouth, visite du musée de l’artiste kiwi Len Lye, une réalisation architecturale intéressante et une expo assez bien aussi.

Le musée Len Lye

On passera ensuite l’après-midi dans le café attenant, entre pâtisserie et blog. En fin d’après-midi, on se met en route pour le cap ouest et son phare. Nous dormirons à son pied, au bord de la plage 😉

Le phare du cap ouest

Taupo i Tongariro

Nous visitons les rapides de Aratiatia pour commencer la journée. Ils sont sensés changer de débit en fonction des lâchés d’eau du barrage du même nom, mais des travaux de maintenance exigent que les portes soient toujours ouvertes, donc le débit est au maximum tout le temps, c’est assez impressionnant.

Au matin, première vue après le levé

Ensuite, direction les Huka Falls, qui ressemblent du coup aux rapides déjà visités.

Finalement, on fait un petit détour par les cratères de la lune, des formations volcaniques juste en face. C’est un paysage assez étrange, hostile avec ses fumerolles et boues bouillonnantes, mais assez beau par sa tranquillité.

Le cratère principal

Des fumerolles assez puissantes

On s’arrête ensuite rapidement à Taupo pour manger, me raser et me couper les cheveux, et réserver notre transfert pour la fameuse marche du Tongariro Alpine Crossing. On nous prévient, il faut être super équipé, être prudent avec la météo, prendre de l’eau et de la nourriture en suffisance, bref, le truc extrême.

On dort à proximité du point d’arrivée, sommes recueillis le lendemain par la navette qui nous amène au point de départ (avec un chauffeur maori qui nous fait une petite incantation avant le départ pour nous porter chance), et c’est parti! On commence la marche par 1h30 à travers un champs de lave, assez monotone et surtout en file indienne avec les 1’000-2’000 personnes qui font le trek les premiers jours de beau après Pâques… on espère que ce sera mieux ensuite.

Le départ, bien emmitouflés

Après les escaliers de l’enfer (effectivement, ça monte un bout), on arrive sur un plateau d’où l’on admire le bon côté du mont Ngauruhoe, celui qui a servi à illustrer la montagne du Destin dans les trilogies de Tolkien.

Le Mont Doom pour nos fans 😉

Une fois le plateau traversé, on arrive en surplomb sur 3 petits lacs aux couleurs incroyables! On mangera là, accompagnés des délicieuses odeurs de souffre provenant des fumerolles juste à côté (oui, ces volcans sont encore actifs…)

Les lacs d’émeraude

Des couleurs incroyables dans tout ce gris-beige volcanique

Après la pause, la descente vers notre véhicule avec une belle vue sur les lacs, est un peu longuette et nous achève. Mais on est content de cette petite marche, bien qu’un peu surpeuplée.

La longue descente

On passera la nuit pas loin, pas trop capable d’aller plus en avant.